Bonjour Esteban, c'est ta deuxième année d'existence
A l'occasion de la naissance de mon petit-fils, j'avais écrit ces lignes pour ma fille. Pour les deux ans de son enfant, je n'y change pas un mot, sinon le dessin qui précède, toujours d'actualité.
Pour ma fille
Dans la ronde du temps qui voit des jours sans nombre,
Esteban est né et tout recommence alors,
Le rêve azuré pour chasser les heures sombres,
Un premier cri comme le plus beau des trésors.
Et toi, tu es là, d'une douceur éternelle,
Regardant ton enfant d'un amour infini
Et lui tressant dans son coeur deux immenses ailes
Pour dépasser un jour l'horizon racorni.
Toi, ma fille, qui est devenue une mère,
Dans le murmure cristallin du renouveau
Tu nous apportes la chaleur et la lumière
Et dans cet espace, ton fils, dans son berceau.
Aparté. Mon petit-fils est né à Vernon dans l'Eure, ce dimanche 11 mai 2014 à 6h45, an III du très droitier François II. Moi, j'ai débarqué en mars 1972 en gare d'Austerlitz (victoire ou défaite?) pour intégrer la SNCF à Mantes-la-Jolie, à cause du chômage endémique dont crevait le département de l'Aude.
Des arrières-grands parents d'Esteban ont eux quitté leur Espagne natale et misérable pour survivre mieux dans le Midi viticole. D'autres de ses ancêtres ont abandonné le pays aride des Causses pour exister comme ouvriers dans le Narbonnais. Les patrons français, qui les ont exploités, ont des descendants, qui exploitent toujours des travailleurs sans avoir bouger de place.
Lorsque d'aucuns parlent de mobilité à la classe ouvrière, on devrait leur cracher à la figure quelques pans de l'histoire sociale.