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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Jean Ortiz, dans l'Humanité.fr de ce lundi 11 avril, se dit inquiet. Il lui semble que le Pcf actuel est considéré par beaucoup comme partie intégrante du système qui trahit chaque jour davantage l'espérance d'un monde meilleur. Jadis, écrit-il, "les communistes étaient perçus différents". A qui la faute, j'ajoute pour mettre mon petit grain de sel dans cette chronique que j'estime salutaire pour le débat autour du nécessaire et urgent combat anticapitaliste à reprendre. Une fois pour toutes.

Je suis inquiet

Je suis inquiet. Très inquiet du décalage entre tout ce qui bouillonne actuellement et le déficit d’attractivité, de radicalité, de stratégie de rupture, qui est le nôtre. Nous sommes par beaucoup assimilés au « système ». Jadis les communistes étaient perçus « différents ».

Que nous le voulions ou pas, l’on nous rattache majoritairement, surtout les jeunes, à « la gauche de gouvernement », « inféodé(s) au parti socialiste », à la « fausse gauche », celle qui a renoncé à sortir du capitalisme et qui le « gère » dans son cadre autoritaire, prédateur. Ce système cannibale s’avère, on le sait depuis des décennies, inamendable. Inamendable ; ne pas poser cela en premier revient à faire de « l’humain d’abord » un objectif impossible à atteindre.

Des voix communistes diverses proposent de « refonder» le PCF. Une énième « refondation » ? Refonder pour quel contenu, quelle stratégie, pour faire quoi du PCF? Pour le décaféiner davantage sous couvert « d’adaptation »? Pour contourner un vrai débat critique sur les questions de fond ? Sur le processus révolutionnaire vers une société nouvelle, à nommer, sur notre pilotage trop souvent électoraliste, à courte vue. Sur notre ligne hésitante ? En rester au niveau de la lutte contre les conséquences du système ne revient-il pas à s’enfermer dans une démarche plus syndicale que politique ?

Et comment concilier le rôle du PCF, son nécessaire renforcement, avec une stratégie anticapitaliste (conciliable) de front large, d’unité populaire, d’abord en termes de bloc social, de convergence, à la base ? Nous avons contribué à l’échec de notre propre créature, le Front de Gauche, par la peur de « perdre la main », par le refus de le structurer à la base, de manière souple, horizontale. Par la peur, en quelque sorte, de notre ombre.

La stratégie « primaires-candidat de toute la gauche » nous renvoie, même si l’on s’en défend, à une nouvelle mouture de « l’union de la gauche », de la « gauche plurielle ». Les communistes, « meilleurs combattants de l’unité », risquent, une fois de plus, de servir béquille au Parti Socialiste, de le remettre à flot, de le recrédibiliser. Au nom du « rassemblement » : un mot-valise.

Quant à l’Europe, pourquoi persister dans l’erreur ? L’Europe (allemande et du fric) actuelle n’a rien avoir avec l’idéal initial des « européistes » convaincus. Le « projet européen » est perverti, épuisé. Le sort infligé au peuple grec témoigne de l’impossibilité de « faire bouger de l’intérieur » ce carcan antidémocratique et si peu social. Parlons vrai. Le problème pour nous s’appelle aussi désormais : « Union européenne, « eurozone », « euro ». Est-ce tabou d’envisager d’en sortir ? Nous y gagnerions sans doute en indépendance, en souveraineté, en renforcement d’un cadre national, ouvert à toutes les coopérations.

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