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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Loi travail: le gouvernement et la CFDT trempent toujours leur plume dans l'encrier du MEDEF

"Faut que ça bouge", disaient dans un tract commun sur le projet de loi El Khomri les syndicats conservateurs que sont la CFDT, la CGC, la CFTC et l'UNSA. Et dans toutes les téloches, leur chef de file, Laurent Berger, patron de la CFDT, prévenait que s'il n'y avait pas de grain à moudre, ça irait très mal. Quant au MEDEF, il prévenait gentiment la patronne de la CGC de dire amen à la nouvelle salade proposée par ses potes du gouvernement.

Et la réunion syndicats-patronat-gouvernement du 14 mars à peine achevée, le Berger de la CFDT annonçait urbi et orbi que leur action Cfdt, Cftc, Cgc, Unsa du samedi 12 mars avait payée. Sinon, ça aurait bardé!

Et les médias de la pensée unique de louer les syndicats conservateurs, au contraire de ces agitateurs sociaux, notamment de la CGT. Et Manu militarit Valls de déclarer pareil dans une conférence de presse. Comme quoi, les gens d'un même bord étaient partie prenante pour un projet de loi réactionnaire à la sauce du MEDEF.

En effet, le nouveau texte laisse en l'état:

- Le licenciement économique, le périmètre des difficultés d'une entreprise sera limité à la France et pas au groupe international et lesdits licenciements seront justifiés par une baisse momentanée de commandes ou du chiffre d'affaires. Ce qui n'est pas du tout prescris aujourd'hui par le droit du travail.

- Les dommages et intérêts prononcés par un conseil de prud'hommes pour licenciement illicite toujours défavorables au travailleur. Actuellement, les juges du contrat de travail accordent une indemnité pour préjudice subi au salarié ayant moins de 2 ans d'ancienneté dans un boite de moins de onze salariés. Dans les autres cas, indemnité au moins égale aux 6 derniers mois de salaire. Cela n'a rien à voir avec le "barème indicatif" prévu par les partenaires sociaux du patronat.

- 10% de majoration salariale à partir de la 36e heure de travail, si accord d'entreprise, au lieu de 25% et de 50% à partir de la 44 h selon le Code du travail actuel.

- Accord d'entreprise pour travailler plus et gagner moins. Si le salarié conteste, il ne peut pas venir devant le Conseil de prud'hommes pour infraction à son contrat de travail signé par lui et son patron.

- Surveillance médicale au travail réduite à rien ou presque, sauf pour certaines catégories de travailleurs. Inaptitude au travail rendue plus facile et l'obligation de reclassement par l'exploiteur sera allégée.

- Etc...

D'où le communiqué de la CGT:

Aujourd’hui, Manuel VALLS recevait les organisations syndicales et les organisations étudiantes - écartant au passage les lycéens- pour faire des propositions d’évolution de la loi travail, suite à la pseudo-concertation de la semaine dernière.

La démarche unitaire et intergénérationnelle à laquelle participe la CGT, ainsi que les fortes mobilisations du 9 mars, ont mis la pression sur le gouvernement contraint à modifier certains articles de son projet de loi.

Ce rétropédalage du gouvernement est à mettre à l’actif de la mobilisation, des salariés, des jeunes et des citoyens.

Pour autant, dans ce contexte de régression sociale et de chômage persistant, les désaccords de fonds restent !

Les déséquilibres et inégalités de traitement sur les droits des salariés en fonction des entreprises ainsi que la remise en cause de la représentation syndicale restent la philosophie générale de ce texte. A chaque entreprise son propre code du travail !
Les licenciements seront facilités indépendamment de la réalité financière et économique des groupes internationaux. C’est la porte ouverte à la multiplication des licenciements boursiers.

La CGT réaffirme qu’il faut retirer le texte de projet de loi, et ouvrir de réelles négociations avec les organisations syndicales et les organisations de jeunesse.

La CGT porte des propositions concrètes pour un code du travail du 21ème siècle garant de nouveaux droits pour les salariés sécurisant notamment les parcours professionnels.

La CGT réaffirme qu’il faut augmenter les salaires et pensions, développer l’emploi, améliorer les conditions de travail et construire des garanties collectives de haut niveau pour les salariés, précaires, jeunes et retraités, en taxant une partie des dividendes versés.

Plus de 70% des français rejettent ce projet de loi, c’est maintenant dans les entreprises et dans la rue que doivent se mobiliser massivement les différentes générations de salariés et de citoyens.

Rendez-vous dans les diverses initiatives du 17 et 24 mars et tous mobilisés dans la grève et les manifestations le 31 mars !

Montreuil, le 14 mars 2016

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