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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

L'Elysée et la mairie socialo de Paris n'ont pas rassemblé les foules pour rendre ce dimanche un juste hommage aux victimes des attentats islamo-fascistes. Il faut dire que d'avoir choisi l'idôle des djeuns qui ne brille pas particulièrement par son patriotisme et le Choeur de l'armée entonnant le Temps des cerises alors que les soldats de Versailles avaient massacré la Commune de Paris?

Surtout, malgré le battages des médias aux ordres pour que la foule soit là, on ne commande pas l'émotion populaire lorsque le gouvernement est le chantre des inégalités sociales et qu'il compte le demeurer. Et en ces temps toujours sinistres et inquiétants, la liberté, l'égalité, la fraternité et la laïcité ne sont pas plus dans le camp de ceux, qui avec le patronat, veulent dénaturer plus encore les valeurs de la vraie République française.

Alors, la lutte des classes est toujours présente pour combattre notre mauvaise société, loin des égos personnels et autres calculs politicards. La CGT prépare son congrès confédéral, il y a matière à débattre pour que la Place de la République à Paris redevienne celle de tous les citoyens épris de justice et de progrès social.

Et pour cela, pourquoi ne pas relire Paul Eluard dans La tête contre les murs:

Ils n'étaient que quelques-uns

Sur toute la terre

Chacun se croyait seul

Ils chantaient ils avaient raison

De chanter

Mais ils chantaient comme on saccage

Comme on se tue

Nuit humide râpée

Allons-nous te supporter

Plus longtemps

N'allons-nous pas secouer

Ton évidence de cloaque

Nous n'attendrons pas un matin

Fait sur mesure

Nous voulions voir clair dans les yeux des autres
Leurs nuits d'amour épuisées

Ils ne rêvent que de mourir
Leurs belles chairs s'oublient
Pavanes en tournecœur
Abeilles prises dans leur miel
Ils ignorent la vie

 

Et nous en avons mal partout

Toits rouges fondez sous la langue

Canicule dans les lits pleins

Viens vider tes sacs de sang frais

Il y a encore une ombre ici

Un morceau d'imbécile là

Au vent leurs masques leurs défroques

Dans du plomb leurs pièges leurs chaînes

Et leurs gestes prudents d'aveugles

II y a du feu sous roche

Pour qui éteint le feu

 

Prenez-y garde nous avons
Malgré la nuit qu'il couve
Plus de force que le ventre
De vos sœurs et de vos femmes
Et nous nous reproduirons
Sans elles mais à coups de hache
Dans vos prisons

Torrents de pierre labours d'écume

Où flottent des yeux sans rancune

Des yeux justes sans espoir

Qui vous connaissent

Et que vous auriez dû crever

Plutôt que de les ignorer

D'un hameçon plus habile que vos potences
Nous prendrons notre bien où nous voulons qu'il soit.

Et si nous relisions Paul Eluard?

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G
Et lui ...? :<br /> ...Plus d'imbéciles<br /> pour attendre en foule béante<br /> que tombe un mot de la bouche du "maître"<br /> Camarades,<br /> Donnez un art nouveau<br /> qui tire de la boue la République.<br /> MAIAKOVSKI (1922) ...et mon fraternel salut ferroviaire (et militant) à tous deux!
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C
Oui, Eluard c'est vraiment mieux, ce texte est magnifique, on peut y prendre de la hauteur et il libère de nous une pression.<br /> Je te souhaite une belle année de luttes et d'espoir Roger ainsi que pour les tiens.<br /> Amitiés<br /> caro
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L
Belle année de luttes, d'espoir et de rêves, à toi aussi Caro et à tous les tiens.<br /> Amitiés<br /> Roger
C
Tu as mis Eluard dans la lumière, je suis allé chercher le père Hugo et les deux balisent le champ du combat pour les Libertés et ne pourront jamais malgré les académistes réacs être détournés.
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L
Oui, le père Hugo aussi. Je n'avais pas lu ton article que je reposte donc.<br /> @+ Roger.