Et la loi du 9 décembre 1905, nom d'une pipe en bois qu'aurait pu fumer Dieu!
Bon, allez-vous me dire, la loi du 9 décembre 1905, loi de séparation des Eglises et de l'Etat, qu'est-ce qu'on en a à faire, sous l'état d'urgence qui nous protège de tout et dans l'attente du deuxième tour des régionales qui ne nous protège de rien?
Peut-être...
Mais en ce 110e anniversaire de cette loi de séparation des Eglises et de l'Etat (des Eglises, j'insiste et pas que celle de Rome), je tenais à vous citer des articles de ladite loi qui fonde notre République Laïque. Ce qu'on oublie trop à mon goût.
Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes [...] ».
Commentaire de ma pomme: la liberté de conscience signifie la liberté de croire ou de ne pas croire.
Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. [...] »
Commentaire de ma pomme: on comprend dès lors que les églises (pas que celles qui ont des clochers) font tout pour déroger à la loi, aidées en cela par les pouvoirs de droite ou de gôche.
Article 18 du Titre IV des associations pour l'exercice du culte: "Les associations formées pour subvenir aux frais, à l'entretien et à l'exercice public d'un culte devront être constituées conformément aux articles 5 et suivants du titre Ier de la loi du 1er juillet 1901. Elles seront, en outre, soumises aux prescriptions de la présente loi."
Commentaire de ma pomme: lesites associations qui ne respectent pas la loi de 1901 sur les associations, notamment le respect de l'ordre public, peuvent être dissoutes.
Article 26 du Titre V police des cultes: "Il est interdit de tenir des réunions politiques dans les locaux servant habituellement à l'exercice d'un culte."
Commentaire de ma pomme: c'est clair, net et sans bavure.
Article 35 du même titre: "Si un discours prononcé ou un écrit affiché ou distribué publiquement dans les lieux où s'exerce le culte, contient une provocation directe à résister à l'exécution des lois ou aux actes légaux de l'autorité publique, ou s'il tend à soulever ou à armer une partie des citoyens contre les autres, le ministre du culte qui s'en sera rendu coupable sera puni d'un emprisonnement de trois mois à deux ans, sans préjudice des peines de la complicité, dans le cas où la provocation aurait été suivie d'une sédition, révolte ou guerre civile."
Article 36: "Dans le cas de condamnation par les tribunaux de police ou de police correctionnelle en application des articles 25 et 26, 34 et 35, l'association constituée pour l'exercice du culte dans l'immeuble où l'infraction a été commise sera civilement responsable."
Commentaire de ma pomme: pas besoin donc de l'état d'urgence pour réprimer des discours contraires à la loi en qui concerne la laïcité ou la liberté de conscience, lois de la République française.
Allez, vive le 110e anniversaire de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat!