Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

En France aussi, même que ça va être l'an 1 de la gauche radicale européenne, m'assure le journal de Pierre Laurent en ce premier jour d'automne triste et long comme un jour sans pain.

Tu débloques ou quoi, Roger, m'affirme sur plusieurs pages ledit quotidien de ne pas y croire du tout. Es-tu donc pour la gôche, celle qui trône à l'Elysée et dans la Cfdt, ou pour la gauche radicale qu'il faut pour rendre sociale et démocratique l'UE? Syriza, revenu au gouvernement de la Grèce, par la voix des urnes, est une chance incommensurable pour notre ambition radicale!

J'allais presque faire mon mea-culpa et entrer dans la danse, quand je suis tombé sur un article de Médiapart, qui n'est pas encore un brulôt révolutionnaire. C'est une interview de Dimitris Vitsas, dirigeant du parti d'Alexis Tsipras et député, sous le titre: « Nous voulons lancer une autre politique, parallèle ». Et le citoyen grec adepte donc de la gauche dite radicale de dire: "Nous avons préféré prendre une série de mesures, certes très difficiles pour le peuple grec. Toutefois, il faut relativiser : ces mesures de restriction budgétaire ne sont pas aussi dures que celles prises les années passées. Ainsi, nous nous sommes engagés à réduire de 6 % les pensions de retraite en 3 ans, et de 2 % les pensions de retraite complémentaire pendant le même intervalle. Ces cinq dernières années, la baisse moyenne a été de plus de 40 % !"

Ce qui veut signifier, mais je peux me tromper, quand la droite et les socialistes étaient au pouvoir en Grèce, ce n'était pas bien. Mais avec nous, c'était beaucoup moins pire.

Alors question: Est ce que les parlementaires français du FG ou du Pcf auraient voté des lois antisociales du type imposées par l'UE capitaliste au peuple grec avec la signature de Syriza au bas de la page?

Et puis est arrivé dans mon courrier le n° 791 de Respublica, pas non plus un brulôt révolutionnaire je crois, et la chronique signée par Evariste:

1. Tsipras et Syriza vont garder la direction gouvernementale du pays avec la même alliance avec la droite souverainiste.
Mais déjà une modification de la sociologie électorale se fait jour. Avec 9 % d’abstention de plus qu’en janvier 2015, les premières estimations semblent montrer que l’abstention aurait grandi dans les couches populaires et surtout chez les jeunes. Le recentrage « couches moyennes » (minoritaires dans le pays) posera à terme un nouveau défi à Tsipras car mener une transformation culturelle, sociale et politique en perdant sur les couches populaires et les jeunes récemment gagnés sera très difficile.

2. Les dissidents d’Unité populaire qui ont décidé la scission de Syriza subissent par contre un échec patent. Ils sont marginalisés et éliminés du Parlement. Une fois de plus, la réalité montre l’impasse du volontarisme solipsiste. Puissent, en France, les militants et dirigeants en tirer des enseignements. (Note de ma pomme: là, j'avoue que je n'ai pas compris le "volontarisme solipsiste". Mais passons...)

3. Les néo-nazis grecs d’Aube dorée sont bien installés comme troisième force politique grecque. Là encore, le scénario est en place : le risque fasciste est bien réel. Le schéma des années 30 en Allemagne, toutes choses étant inégales par ailleurs, enseigne que l’échec économique et social et la division de la gauche peuvent développer l’extrême droite si l’oligarchie y trouve son compte.

Comme nous l’avons déjà dit dans nos trois dernières chroniques d’Évariste1, l’UE et la zone euro sont conçues aujourd’hui comme un carcan au service du capital et aucune politique progressiste n’est possible dans ce carcan. Les politiques d’austérité en Grèce prévues dans l’accord du 13 juillet vont se développer et aggraver encore la situation dramatique des couches populaires majoritaires dans le pays. 32 lois d’austérité vont devoir être votées, dans un délai de 6 semaines, selon le mémorandum. Privatisations, augmentation de la TVA, baisse des retraites et du pouvoir d’achat sont au programme.

La situation actuelle du pays est déjà lourde.(...)

Quand j'ai dit plus haut que j'allais presque faire faire mon mea-culpa et rentrer dans le rang des amis de Syriza, c'était faux, bien sûr.

Parce que je maintiens mes chroniques sur la Grèce avant les élections. Et aujourd'hui, je persiste et signe. A bon entendeur, salut et fraternité!

Grèce, Syriza: on a gagné, on a gagné, on a gagné!

Non d'une pipe en bois que devait fumer Karl Marx, j'allais oublier un anniversaire:

Le 22 septembre 1792 devenait le 1er Vendémiaire de l'An I de la République française.

Le 20 septembre de cette année, les armées de la Révolution française remportaient la bataille de Valmy contre les monarchies européennes coalisées et la réaction française émigrée. Le peuple souverain avait décrêté "la Patrie en danger" et venait de renverser des siècles de monarchie absolu et de droit divin après l'assaut contre le palais des Tuileries, le 10 août 1792.

Surtout ne cherchez pas une seule correspondance avec la Grèce ou la France, il n'y en a pas.

Commenter cet article