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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

La Résistance communiste que François de l'Elysée a oubliée (suite)

On me demande des informations sur la liste des 100 internés du camp d'Aincourt en Seine-et-Oise, transférés à la prison de Fontevrault dans le Maine-et-Loire. J'en profite pour signaler la résistance communiste qui s'établit à Aincourt contre le régime de Vichy, dès l'ouverture du camp, le 5 octobre 1940. Et pas une prétendu résistance activée qu'en juin 1941, lors de l'invasion de l'URSS par les armées nazies.

Après une rafle exercée par la police française dans le département de la Seine et celui de Seine-et-Oise, le sanatorium d'Aincourt, réquisitionné par le préfet de Seine-et-Oise, devient un camp d'emprisonnement exclusivement pour des militants du PCF interdit et de l'ex-CGTU chassés de la CGT par Léon Jouhaux et René Belin, secrétaires confédéraux dont le dernier sera ministre du Travail de Pétain.

La première page (ci-dessous) des transférés à Fontevrault, considérés comme les plus dangereux par l'administration française du camp, note la présence de: Fernand Grenier, Charles Michels députés communistes, de Jean Poulmarch, Julien Racamond, Julien Raynaud, Raymond Semat, ou Pierre Timbaud, tous dirigeants de la CGT nationalement ou dans leurs fédérations respectives.

Cette liste est aussi adressée aux Allemands qui n'en avaient pas fait la demande par la préfecture de Seine-et-Oise. Lorsque Hitler promulgue la loi sur les otages, nombre d'entre eux sont fusillés notamment à Chateaubriant.

Concernant Aincourt, le commissaire Andrew, ancien des RG, directeur du camp, pour briser la résistance communiste, écrit ceci au préfet de Seine-et-Oise, le 19 février 1941, après un nouveau fichage des internés:

"J'ai classé dans la première catégorie les internés qui s'acharnaient à maintenir au Centre un esprit révolutionnaire et qui ont consitué l'organisation clandestine, signalée dans mon premier rapport en date du 1er février.

J'ai classé dans la seconde les internés qui transmettent les mots d'ordre à l'intérieur du camp et qui sont des hommes sûrs du parti.

Dans la troisième catégorie, se trouvent les internés qui, bien que moins violents, sont néanmoins des militants sûrs dont l'action déjà très suspecte en période normale, serait des plus dangereuse en cas d'insurrection".

Suit une liste de 250 internés, prélude à un transfert vers le camp de Rouillé pour les "plus dangereux". Rouillé comme Aincourt, antichambre du peloton d'exécution ou de la déportation.

Pour en savoir plus, mon livre Aincourt  le camp oublié aux éditions le Temps des Cerises.

Oui, cette résistance communiste que François de l'Elysée n'a pas voulu commémorer!

La Résistance communiste que François de l'Elysée a oubliée (suite)
La Résistance communiste que François de l'Elysée a oubliée (suite)

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