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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

 A Etrechy (91), on déboulonne l'histoire et Robert Pesant est fusillé une deuxième fois

En 2009, les éditions Le Temps des Cerises avait fait paraître mon ouvrage Aincourt le camp oublié, réédité en 2012. Ce sanatorium avait été réquisitionné par le préfet collaborationniste de Seine-et-Oise pour y ouvrir un "centre de séjour surveillé" selon la terminologie du régime de Pétain.

En fait, dès le 5 octobre 1940, l'objectif premier de l'Etat français est d'emprisonner les communistes, sans jugement aucun, pour contrer la résistance qui s'ébauche. Les archives de la préfecture de Paris et celles de Seine-et-Oise sont explicites à ce sujet. Dès lors, Aincourt n'est pas qu'un simple lieu d'internement. Il est l'antichambre de la mort. Nombre d'internés vont être désignés comme otages par l'administration française et cédés aux nazis. Beaucoup vont être fusillés dans d'autres camps ou périr en déportation. Par contre, 7 internés d'Aincourt sont exécutés directement au Mont-Valérien dont Robert Pesant, mécanicien de son état.

Mon travail avait conduit que des passeurs de mémoire contactent des municipalités pour honorer ceux que l'histoire avait complètement oubliés. Robert Pesant à Etrechy, dans l'Essonne, avait été célébré donc par la municipalité en 2011, par une plaque au 21 rue du Gord, maison où il fut arrêté par le gendarmerie française, en vertu d'un arrêté préfectoral de Marc Chevalier.

Transféré à Aincourt, il y est fiché comme "communiste" sur le listing d'entrée.

Sa compagne essaie de jeter dans un canal le pistolet qu'il détenait. Elle est surprise par des bons "Français".

La Gestapo se rend à Aincourt et interroge Robert Pesant. Il est transféré à la prison du Cherche-Midi à Paris. Condamné à mort pour détention d'armes par un Tribunal militaire allemand le 15 décembre 1941. Il est fusillé le lendemain au Mont-Valérien par les nazis.

En 2015, Roger  Hommet, qui défend la mémoire de ces années noires, s'est apercu que la plaque commémorative du 25 rue du Gord, à Etrechy, a disparu. D'où son idignation dont il me fait part.

Faites-là passer, en ce 70e anniversaire de la capitulation sans condition du régime hitlérien: le 8 mai 1945.

En lien, mon article sur le sinistre camlp d'Aincourt:

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