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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Elections, pour réfléchir ensemble

Un électeur sur deux ne va pas voter. Un PS qui ne pèse plus que 10 % des inscrits, là où il faisait ses razzias antérieurement. Un PS qui, dès le premier tour, a disparu des écrans radars dans plus de 500 cantons. Le f-haine est ainsi propulsé à 25 % des exprimés. Seule réaction, la solférinocratie stigmatise le peuple et éventuellement, quand il y en a, ceux qui loin des lambris tente de porter des valeurs qu'ils nomment toujours de gauche. Situation assez emblématique, la Seine St Denis qui a voté à 65% pour François Hollande en 2012 se retrouve 3 ans plus tard avec moins d'un tiers des votants pour se rendre aux urnes. Le score le plus faible au niveau national.

Quelques enseignements à propos d'une élection.

D'abord une immense sanction populaire et des signes du sens de cette sanction.
Même avec cette abstention massive, la participation moins faible que prévue est assurément à mettre au bénéfice de l'esprit républicain dans l'attachement au département que les eurocrates de tout poil tentent de liquider.

Ensuite, comme le notent les commentateurs qui ont réussi à détacher leur regard de la ligne bleu marine des sondages, la progression en voix chez les réacs revendiqués profite d'abord à la droite classique plutôt qu'au f-haine.

Un électeur sur deux qui ne se déplace pas pour voter. Le parti gouvernemental de la banque et de l'exploitation qui prend une déculotté, le parti pseudo-oppositionnel de la banque de l'exploitation et l'affairisme mafieux redevient premier parti en pourcentage. Le parti de la haine et de l'exclusion allié de la banque et de l'exploitation, grâce à l'abstention, s'inscrit comme deuxième force derrière ses aînés plus propres en façade.
Le total des voix des trois partis portant des politiques de droite représente moins de la moitié du corps électoral.

Il n'est pas question ici de mettre un signe " = " entre le f-haine et la base des socialistes, lesquels persistent tout de même massivement à soutenir Valls, Blummollet et Macron et à déifier ce décoré de la francisque de Pétain qui fit la courte échelle au lepénisme depuis son balcon de l'Élysée en 1984.  Des trois armadas idéologiques coalisées contre les intérêts populaires, comment ne pas noter, un peu comme dans la grammaire latine ou allemande, que si les déclinaisons différencient les moments et cas d'usages, la racine reste constante et ici, c'est le choix du capital comme hôte d'honneur de chacun des vaisseaux.

Notons aussi combien l'absence de parti proposant une alternative politique concrète capable de créer et entretenir une dynamique de transformation laisse le champ libre à la réaction. Cette absence fait de l'idée communiste une peau de chagrin électorale. La bande des trois s'en repaît.

Deuxième enseignement : dans l'histoire contemporaine, dans notre pays à partir du moment où depuis l'union sacrée autour de l'impérialisme national contre un autre impérialisme national ou (et) en gestion loyale pour le capital, la social-démocratie arrive au gouvernement, elle a toujours joué le rôle de fourrier de l'extrême droite, elle a toujours porté la guerre, le colonialisme et la répression des travailleurs. Il n'y a aucune exception. Cela pour une raison élémentaire : son refus de combattre pour l'idée qui lui sert de paravent et pour cela la déshonore : le socialisme. S'il fallait des symboles, la cohorte des Jouhaud à Macron, en passant par Mitterrand, Mollet, Hollande, Valls, etc, l'histoire fournit une liste qui hélas de semble pas vouloir s'arrêter de ces traîtres à une noble Idée, janissaires du capital qui ont garni les fosses communes de victimes de leur politique pour servir leur veau d'or.

Troisième enseignement : la nécessité impérative pour notre peuple de se construire un mouvement social autonome, massif, qui ne tolère pas de compromissions avec le capital et qui articule ses luttes contre l'exploitation au quotidien, à ce projet transformateur dont il a besoin pour garantir les avancées sociales qu'il doit imposer au patronat et à tous ceux qui travaillent pour lui.

Pour s'en sortir, il faut rassembler le peuple. D'accord. Mais pour faire quoi et à partir de l'expérience cruelle qu'il vit depuis 2012, quelle garantie doit-il se construire pour ne pas être floué? Cela fait partie du projet au même titre que le contenu économique, social, politique. Plutôt que de hululer "on veut une 6ème République" et de s'enfermer dans des cryptes pour en réfléchir le contour en vase clos, appeler à la réflexion collective pour construite cette alternative politique au vieux monde de l'exploitation, de la haine de l'affairisme, de la corruption et du népotisme.

C'est souvent au pire des tempêtes que le mouvement populaire de notre pays a su construire des issues novatrices. Le plus urgent est de le lui rappeler et de l'aider à s'atteler à la construction de l'issue qu'il a besoin de se tracer pour lui et pour l'avenir de tout le pays.

Rédigé par Canaille Lerouge

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T
L'abstention est un phénomène massif dans toutes les démocraties occidentales.
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