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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Des paroles et des actes, la téloche de David Pujadas et des femmes au service de la pensée unique

David Pujadas avait cette semaine un invité de marque: Emmanuel Macron, le ministre de la banque d'affaires Rotchschid, le nouveau poisson pilote du capitalisme, mis en oeuvre par le palais de l'Elysée et ses frondeurs(sic).

Je dois avouer que je ne regarde pas cette émission. La téloche publique, payé avec l'argent public, qui sert à me taper dessus, très peu pour moi.

Pour autant, à la lecture de la presse, paf, un morceau de bravoure de Daniel Schneidermannl sur Arrêt sur images. Ou comment l'émission de Pujadas emploie le corps féminin pour faire passer la pillule capitaliste.

Extraits: "Au début de l'émission, c'est traditionnellement la chef du service politique, Nathalie Saint-Cricq, qui s'emploie à asticoter l'invité. Vous qui avez exercé le sérieux métier de banquier d'affaires, comment pouvez-vous raisonnablement vous plier aux enfantillages politiques ? Tiens, cette image, par exemple, où vous vous extasiez devant des têtes de veau à Rungis. Franchement, est-ce bien sérieux ? Hilarité générale. Tout le plateau baigne dans ce consensus : Rungis, les têtes de veau, cette France exotique qui bosse la nuit et n'a pas fait Sciences Po, il faut bien lui faire sa révérence de temps en temps, mais quel bizutage absurde.(...).

Puis, à la fin, arrive Anna Cabana, du Point. Et la flatterie change d'angle. Ce n'est plus le banquier millionnaire, qu'on émoustille, mais le fin lettré, qui "ne parle pas la novlangue politique, traditionnelle et un peu ringarde". Franchement, vous qui savez si bien séduire, et qui avez beaucoup lu, comment pouvez-vous oser affirmer que vous ne rêvez pas de faire président, pardon, d'avoir "un destin exceptionnel" ? Et de chatouiller l'ego de sa proie, en le comparant aux grands fauves à destin exceptionnel, Giscard, Sarkozy, Hollande. Toute la savane y passe.

Ce dispositif pourrait paraître innocemment apolitique. Mais dans ses roucoulades, Cabana laisse échapper ceci : "vous qui avez fait montre d'une certaine audace et d'une certaine fraîcheur avec les 35 heures..." Voilà ce que signifie la fraîcheur dans l'imaginaire collectif du Point : la suppression des 35 Heures. Et là, on aimerait remercier Cabana, et Pujadas. L'injonction médiatique au libéralisme, on la connaissait déjà par coeur, on connaissait ses trucs, et ses canaux. Mais jamais sa dimension sexuelle n'était apparue si nettement. Ah, Emmanuel, faites-nous rêver avec la suppression du CDI, chavirez-nous avec le travail le dimanche, faites-nous tourner la tête avec la libéralisation des bus. Merci Anna !"

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