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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Il était emprisonné après un bagarre mortelle sur le campus universitaire de Fès contre les islamistes qui pullulent sous le règne de notre bon ami Mohammed 6 du Maroc. Il appartenait à l'Union nationale des étudiants marocains, organisation de gauche revendiquant la laïcité à l'Université. Naturellement, dans le pays où le roi est aussi le Commandeur des croyants, ça ne pouvait pas plaire.

La rixe avait fait un mort et le procureur du roi avait retenu la "préméditation" dans le décès. Ben voyons, lorsqu'on est de gauche, qu'on revendique l'égalité entre les hommes et les femmes, dans la monarchie de notre très bon ami, on ne peut qu'avoir prémédité.

Emprisonné, Mustapha Meziani ne revendiquait qu'un droit banal derrière ses barreaux: celui de poursuivre ses études. Refus catégorique sans doute au nom du Ciel miséricordieux, d'où sa grève de la faim.

Mourir pour pouvoir étudier ? Le gouvernement de l'islamiste Abdelilah Benkirane est resté sourd aux nombreux appels de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.

Le 4 août, Mustapha Meziani avait été transféré au CHU de Fès "dans un état comateux, suite à des complications générales" selon l'administration de notre très très bon ami Mohammed 6.

Mais l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) estime que l’Etat et le gouvernement devraient assumer la responsabilité de cette mort. Une photo de Mustapha Meziani, le visage émacié et attaché à son lit, a circulé sur les réseaux sociaux marocains. Et les autorités ont détenu le père du jeune homme et l’un de ses amis qui voulaient faire une grève de la faim par solidarité.

 

Le jeune homme a été enterré vendredi, accompagné par sa famille et ses amis politiques. Un sit-in de protestation est organisé lundi devant le ministère marocain de la Justice à Rabat.

 

Non, monsieur François Hollande, dans le royaume de votre très très bon ami mohammed 6, il n'y a pas d'évolution démocratique, comme vous l'avez déclaré lors de votre visite d'état dans ce pays en avril 2013.

L'étudiant marocain Mustapha Meziani est mort après 72 jours de grève de la faim

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D
Roger Colombier a d'autant plus raison de parler de la mort de Mustapha Meziani que cette affaire révèle une maladie française qui n'épargne personne, gauche comprise: l'indignation sélective. Quand le Maroc, monarchie vérolée par l'affairisme et la corruption, fabrique des islamistes par obscurantisme social revendiqué et frappe Meziani, il est absous d'entrée comme fidèle bastion du libéralisme. Il est aussi le reflet des fantasmes exotiques de l'opinion gauloise: le Maroc est un beau pays parce que les retraités français adorent Marrakech et qu'ils n'ont même pas besoin d'apprendre l'arabe. À l'intérieur de la gauche tout aussi française, l'indignation est elle aussi ciblée. Quand une jeune Tunisienne peu politisée est condamnée par une justice inique pour avoir montré ses seins sur Internet, c'est un tollé (justifié). Quand Meziani meurt de faim, c'est un droit commun qui est allé trop loin. On attend les "indignados" députés de gauche ou même syndiqués, puisque Meziani était un camarade étudiant et politisé. Roger Colombier a raison d'en parler. Il doit se sentir un peu seul.
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R
Parfait,M Duban ! La corruption si banale au Maroc a depuis longtemps atteint l'esprit de nos "élites" politiques et intellectuelles qui ferment les yeux en se dorant la couenne sur les bords de la piscine de la Mamounia aux dépens du peuple marocain.
C
Ajoutons : Pourquoi BHL reste-t-il silencieux sa résidence n'est pas si loin que cela du palais royal et de la prison. .
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L
Oui, BHL ou d'autres hors-sol français de la politique de gôche, du showbusiness étiquetés aussi à gôche et qui se plaisent bien chez leur ami Mohammed 6.