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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Le big boss de Radiall fait bosser 2 500 salariés et pas tous en Gaule. Qu'en dit Cocorico-Montebourg lorsqu'ils boivent the tea for two?

Pierre Gattaz est aussi le patron du Medef:"J'ai dit qu'il serait bien d'étudier avec le gouvernement et les partenaires sociaux l'idée d'avoir un smic intermédiaire temporaire qui serait complété par un abondement de l'Etat de type RSA [revenu de solidarité active]." Traduction : baisser les impôts pour le capital et demander au trésor public (surtout vous et moi) d'assurer les salaires en complètant le sous-smic. Bon, Pascal Lamy, le socialiste français, qui vient de prendre sa retraite de l'Organisation Mondiale du Commerce, l'avait aussi proposé. Il percevait hors prime 316 000 euros par an.

Bref, comment ça bosse chez Radiall en France où a été instauré le lean? Le lean, qu'es aco? Wikipédia: du mot anglais lean « maigre », « sans gras », sert à qualifier une théorie de gestion de la production en éliminants les gaspillages: surproduction, attentes, transport, étapes inutiles, stocks, mouvements inutiles, corrections/retouches. Le lean a pris sa source chez Toyota au Japon.

Et fort de cela, chez Radiall, les travailleurs sont observés, chronométrés et tutti quanti qui va avec. Le Monde a enquêté pour savoir quel dialogue social avait été instauré pour justement le mettre en pratique:

"En 2012, le conseil de surveillance de Radiall, réuni à Château-Renault, prévoit de présenter le lean à ses actionnaires. Autour de la table, la famille Gattaz, du père au fils en passant par les cousins, quelques hauts placés de la firme et quatre représentants du personnel. Alors que la réunion débute, Pierre Gattaz se lève pour inviter ces derniers à quitter la salle. « J’ai cru que c’était une blague », se rappelle Pascal Bonnardel, suppléant du représentant du personnel du site de Voreppe (Isère). (...)

Dans l'entreprise de Pierre Gattaz, qui s'est pourtant érigé en «fervent partisan du dialogue social » (Le Figaro, mai 2013), la présentation du lean s’est donc faite sans le personnel. Et sur son fonctionnement, c’est l’omerta. Malgré 27 coups de téléphone et une dizaine de mails, José Fonseca, le directeur du site de Château-Renault, est resté injoignable. Après nous avoir reçu une première fois en février, le DRH, Bernard Garnier, s’est lui aussi volatilisé, éternellement en rendez-vous ou en pause déjeuner. « Si vous avez pu le rencontrer la première fois, c'est uniquement parce que le directeur était en vacances à ce moment-là », rient amèrement les délégués du personnel.

Le lean est sans aucun doute un sujet sensible. La direction refusant désormais notre venue dans l'entreprise, c'est dans un bistrot que Nicolas Delclaud et Julien Foucreau racontent son application dans les ateliers de Radiall. A Château-Renault, les stocks ont d’abord été bannis de l'entreprise. « Il faut répondre à la commande tout de suite », témoignent les deux représentants du personnel. Autre changement :« Maintenant, chacun est caché derrière sa machine. Et les discussions, c'est seulement professionnel, déplore Julien Foucreau. Le but, c'est d'éviter à l'ouvrier tous les temps morts. » Normal, puisque le terme lean, venu du Japon et des usines Toyota dans les années 1980, signifie « dégraissage ».

A Radiall, les ouvriers travaillent désormais avec des lampes colorées au-dessus de leur machine. En vert, tout va bien. Mais lorsqu'un retard se fait sentir, la lumière passe au rouge, il faut accélérer la cadence. Pour être plus productifs, les salariés doivent tenir le rythme. «L'une des conséquences du lean est l'intensification du travail, analyse Laurent Maunier, ergonome de formation. Donc qui dit produire plus dit faire plus de gestes, plus de mouvements, plus de sollicitation physique». 

Conséquence : une augmentation des troubles musculo-squelettiques, comme les tendinites. Le mal n'est pas seulement physique. « On sent parfois les personnes moins investies, une sorte de ras-le-bol », témoigne Julien Foucreau. « Le lean parcellise le travail, donc les tâches deviennent de plus en plus simples, souligne Laurent Maunier. Les salariés ne trouvent plus d'intérêt, de motivation, dans la réalisation de leur travail. »

 «Je crois au lean management, qui repose sur le facteur humain et qui amène chacun à être meilleur dans ce qu'il fait, à contribuer à la réussite de l'entreprise », déclarait pourtant Pierre Gattaz en avril 2013. (...)

Pas facile de recueillir le témoignage des principaux intéressés à Château-Renault. «Les salariés ont peur pour leur emploi, avoue Nicolas Delclaud. Si vous voulez les voir, il faudra les attendre à la fin de la journée sur le parking de l'usine. Le point de repère, c'est un buisson. Derrière, il n'y a plus de caméra de surveillance. » Derrière le buisson, quelques salariées seulement ont accepté de nous parler. Deux minutes, pas plus. « On ne sait pas trop si on a le droit », commencent par dire deux ouvrières. Elles refusent de donner leur nom : « Ça pourrait avoir des retombées ». "

Et dire que Pierre Gattaz est en ce moment l'invité permanent du palais de l'Elysée.

En tout cas, ne cherchez pas l'erreur, il n'y en a pas.

Erreur, il y en a une. Mercredi, François II était sur les terres de Jean Jaurès pour lui rendre hommage. En fait, ce n'était pas là une erreur, mais une honte.

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S
gattaz digne representant du moyen âge devrait y retourner , les esclavagistes doivent regagner leurs grottes
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