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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Jean-Pierre L. est retraité de la SNCF depuis 2002. Il était locataire depuis 31 ans d'une maison attenante à un passage à niveaux, propriétée de la SNCF, autrefois logement de fonction du garde-barrière. Il pensait finir là sa vie. Il s'y plaisait, lui et sa femme y avaient élevé leurs six enfants. Il a reçu un congé lui demandant de restituer sa location avec une proposition de relogement qui n'a pas abouti. Après quelques mois de recherches, il a réussi à se reloger. Dernièrement, il est passé devant son ancienne demeure. Taguée, vandalisée, elle se détruit tout doucement. Invendable, la SNCF va la raser. Quel gain financier pour la SNCF et quelle gestion humaine des anciens salariés, gronde Jean-Pierre L.

 

Il n'y a plus de garde-barriètre à la SNCF et celle-ci a dû reclasser ses agents qui tenaient ce poste. Une cheminote a gagné aux Prud'hommes contre la SNCF pour discrimination sexiste. Si ces collègues hommes n'ont rien dit contre leur reclassemment, elle s'était vu par contre proposer le seul poste de "femme de ménage".

 

Concernant les discriminations et le racisme, le secrétaire général des cheminots CGT a écrit une lettre ouverte à Guillaume péy, patron de la SNCF:

Monsieur le Président,

La Fédération CGT des Cheminots vous interpelle solennellement par cette lettre que nous rendons délibérement publique. Après maintes démarches auprès des Directions d’établissements, régionales, d’activités ou domaines qui sont restées vaines, une adresse directe au Président de la SNCF est devenue indispensable.


La CGT alerte depuis des mois sur le sujet des discriminations. Certes notre entreprise, la SNCF, ne vit pas en dehors de la société et elle est traversée de la même façon par la fragilisation de certaines valeurs, mais une entreprise publique a un devoir d’exemplarité sur les valeurs fondatrices de la République.
Les atteintes à la dignité humaine, les discriminations qu’elles soient raciales, xénophobes, homophobes, sexistes, syndicales, ne sont pas tolérables.


Nous n’avons pas attendu un quelconque déferlement médiatique pour intervenir souvent et fermement contre des dérives avérées même si celles-ci ne sont le fait que d’une minorité d’individus. Mais ces derniers salissent toute la famille cheminote, altèrent gravement la vie des victimes au travers de ces agissements.


Trop d’attaques contre les femmes notamment à la traction : une responsable RH d’un Etablissement Traction caricaturée de façon obscène dans un tract syndical, puis une conductrice et ensuite la Chef d’une UP victimes de dessins ignobles sur les documents de bord d’engins moteur, des gestes, sms, graffitis ou paroles déplacés allant jusqu’à l’agression dans un autre Etablissement Traction.


Apparaissent également gravés sur des pupitres de cabines de conduite et sur des carnets de bord des inscriptions racistes tels « dehors les arabes » ou pire encore « à mort les arabes ». Le plus grave est que ces ignominies restent en l’état des semaines entières, ce qui est le signe d’une forme de banalisation.


Des situations aussi calamiteuses ont fait la une de la presse comme récemment à Montpellier, mais aussi à Paris Nord ou à Lille etc. Localement ou régionalement, la réaction des dirigeants n’a pas été à la hauteur de la gravité des actes.


Nous pouvons même affirmer que certains d’entre eux restent anormalement silencieux et inactifs face à ces dérives inadmissibles, il arrive même qu’ils protègent sans retenue les coupables.


Depuis sa création, la CGT défend des valeurs profondément liées à la dignité humaine, à l’émancipation, à l’égalité des droits pour toutes les femmes et les hommes.


Trop de militants de la CGT payent cher le prix de leur engagement mais ils ne désarmeront pas devant ces exactions et agressions.


A cette heure, des pressions sont délibérément mises sur des agents d’encadrement pour faire en sorte qu’ils ne soient pas candidats CGT pour les élections CE/DP. C’est inadmissible car contraire aux droits des salariés et à cette démocratie sociale pourtant plébiscitée dans les discours officiels dans l’entreprise et au niveau gouvernemental. La Direction, à tous les niveaux, devrait au contraire encourager cet engagement citoyen dans l’entreprise.


Les quelques exemples cités dans ce courrier sont connus de vos services et les cheminots dans leur grande majorité méritent un peu plus de considération de votre part face à la haine déversée par une poignée d’individus. La CGT ne laissera pas le moindre espace à quiconque voudrait utiliser de telles idéologies et les banaliser.

 

Constat est fait que la Direction de l’Ethique monte des dossiers à charge sur des faits d’une autre nature et bien moins graves voire sur de simples rumeurs. Mais lorsqu’il s’agit d’actes racistes, xénophobes, sexistes, homophobes ou contre des syndicalistes, force est de constater que leur intervention est beaucoup moins prompte. C’est la démonstration du caractère injuste et subjectif du travail de ce service.


La CGT est intervenue pour dénoncer ce risque dès la création de cette entité qui a remplacé le contrôle général. Parler de déontologie ou d’éthique, c’est sortir des critères justes, équitables et légaux qui doivent être les seuls éléments d’évaluation dans un jugement.


Aussi, par cette lettre ouverte, la Fédération CGT des Cheminots vous demande à être reçue très rapidement, afin de travailler concrètement à l’annihilation de ces actes odieux.


Vous en souhaitant bonne réception et n’ayant aucun doute sur le sérieux que vous accorderez à la lecture de ce courrier. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations respectueuses.


Gilbert GARREL

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