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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Avec ma chronique de ce jour, on est loin de l'hommage que les gens dits biens pensants accordent à Valéry Giscard d'Estaing, président de la République de 1974 à 1981, qui vient de décéder. Pour ma part, la lutte des classes ne s'arrête pas même si peine et tristesse étreignent la famille et les proches du défunt. Mais le slogan des manifestations auxquelles j'ai participé, jeune cheminot cégétiste, résonne toujours dans ma tête: "Il est pourri le régime à Giscard, il nous envoie ses flics et ses clébards"

A propos du septennat de Valéry Giscard d'Estaing

L'Humanité, à l'époque journal du Parti communiste français, retraçait la lutte victorieuse de 28 mois de grève des travailleurs du Parisien Libéré, devenu aujourd'hui Le Parisien. Résumé:

En février 1975, Emilien Amaury, patron du Parisien Libéré décide, en invoquant des difficultés financières, de supprimer l’édition grand format du quotidien et de transférer hors de Paris l’impression de ses éditions régionales. Cette décision va entraîner la fermeture de l’imprimerie à Paris.  300 travailleurs sur 600, que compte l’entreprise, devraient être licenciés D'autre part, le patron utilise deux nouvelles imprimeries installées à Saint-Ouen et à Chartres avec des ouvriers syndiqués à Force ouvrière. Les ouvriers du "Parisien" se mettent en grève et grâce à la solidarité des Travailleurs de la presse et du Livre CGT, qui donnent 10% de leur salaire, les grévistes du Parisien vont survivre durant 28 mois. Et gagner.

Dans ses archives, le journal Le Monde relate la journée de grèves et de manifestations du 28 juin 1975:

"Pour " protester contre les agressions patronales et policières ", plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé jeudi 26 juin, à Paris et dans quelques villes de province, notamment à Lyon et à Marseille. Les manifestants répondaient ainsi à l'appel - qui a été lancé par les syndicats C.G.T., C.F.D.T. et FEN ainsi que par le P.C., le P.S. et le P.S.U. - contre les violences qui ont tendance à se multiplier dans plusieurs entreprises, à l'occasion souvent d'occupations d'usine ou de distributions de tracts. C'est ainsi, par exemple, qu'après des incidents chez Simca-Chrysler une manifestation regroupant plus de cinq cents personnes s'est déroulée jeudi, à Poissy, et cela pour la première fois depuis de nombreuses années."

Ce n'était qu'un début. Mais oui, il était pourri le régime à Giscard!

Sa politique réactionnaire avait débuté lorsqu'il fut ministre des Finances du général de Gaulle, avec l'instauration de la TVA, cet impôt sur la consommation le plus injuste et inégalitaire qu'il soit.

Giscard président, c'est le début du chômage de masse et mon jeune frère quitte à son tour le département de l'Aude pour vendre sa force de travail à la SNCF en région parisienne. Giscard, c'est la loi Veil sur l'avortement, loi votée grâce aux députés de gauche contre sa majorité à l'Assemblée nationale, le ministre de la Justice en personne refusant de défendre le texte devant le Parlement. Entre 1975 et 1981, par sa décision, la France ne commémore plus le 8 mai 1945. En revanche, il prône avec l'Allemagne de l'Ouest les prémices de l'UE du capital, avec un "Sénat européen élu au suffrage universel" et une Banque centrale européenne, avec pour cap l'instauration de la monnaie unique.

Avec Giscard Président, c'est le retour de la France dans l'OTAN, ce bras armé de l'impérialisme US.

Et puis la scandaleuse "affaire des diamants" avec le dictateur Bokassa de Centrafrique autoproclamé empereur:

A propos du septennat de Valéry Giscard d'Estaing

Oui, il met impossible d'associer aujourd'hui Valéry Giscard d'Estaing au dynamisme et à la modernité, et moins encore en homme politique soucieux du progrès et de la justice sociale.

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