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Publié par le Mantois hier et aujourd'hui

     Toujours au sujet du TK Brenem échoué sur les plages protégées d'Erdewen et près des parcs à huîtres de la ria d'Etel, dans le Morbihan. Qui va payer?

     Le cargo vieux de 29 ans, est armé par la Blue atlantic shipping LTD, société maritime dont le propriétaire, comme son nom à consonance anglo-saxonne ne l'indique pas, est un chevalier blanc turc des mers. Rappelons que ce bateau bat pavillon de l'île de Malte, état de l'Union européenne et de la zone euro, pays blanc comme neige en ce qui le concerne, au contraire de ce que proclame la Fédération internationale des ouvriers des transports maritimes.

     Bon, mais qui va payer? Les bons samaritains de l'Elysée, la ministre de l'Ecologie et son petit camarade de l'Agriculture et de la Mer, ont juré (croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer) que les coupables seront présentés à la Justice.

     Certes, mais laquelle, ma douce dame et mon gentil garçon, ministres du gouvernement des riches? Celle de la République française ou celle de la République de Malte? En effet, le procureur de la République (la nôtre) peut dépayser le procès dans ce pays frère de l'Union européenne et seigneur du pavillon flottant à la poupe du TK Brenem. Cela en toute légalité, en vertu de l'article 228 du code maritime international (du capitalisme) permettant cette astuce juridique. Comme 63% de la flotte marchande internationale bat pavillon de complaisance, on voit bien qui est copains comme larrons en mer. Oui, mais la France n'est-elle pas contre les patrons voyous et les états du même nom? Et bien justement: début décembre de cette année, le procureur de Brest a activé l'article 228, au sujet d'un cargo surpris en train de dégazer au large d'Ouessant; illico presto, le dossier a été cédé à la justice des Bahamas, paradis fiscal et dans le top 5 des pays battant pavillons de complaisance. Là-bas, les lois sont encore plus douces qu'en France avec les riches.

     Attention, argue-t-on. Au nom "d'un dommage grave fait à son littoral" un pays est en droit de juger sur place. Sauf que cette définition de "dommage grave" n'a pas été légiférée par le Parlement français. Elle avait été bien promise lors du Grenelle de la mer. Mais avec toutes les tempêtes qui soufflent sur le palais de l'Elysée, elle s'est envolée au vent mauvais.

 

     Aussi, les victimes de la pollution du TK Brenem risque d'aller se faire voir chez les Maltais, si par souci de grande justice, l'île de Malte porte plainte dans cette affaire. Mais n'ayez crainte, ce pays est plus blanc que blanc tu meurs, ont confirmé les chefs de l'UE, à Bruxelles. D'ailleurs, ça commence bien. Le capitaine du TK Brenem n'a pas été mis en examen, mais simplement entendu comme "témoin assisté". Vous le voyez, aucune crainte à avoir: parole de capitaliste.

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