"Après le Bataclan, la France allait être soudée, dépasser les clivages partisans et pratiquer l’Union nationale. Cette volonté était farouchement incarnée par François Hollande, un Président qui prenait soudain stature d’homme d’État.

Un mois plus tard, cette France-là n’a jamais paru aussi divisée et écartelée, la population comme le monde politique. La population ? Ce sont des Corses qui hurlent non seulement «les Arabes dehors» mais aussi « à mort », face caméra, à visage découvert, en groupe et fort de leur bon droit. Les politiques ? Non seulement ils ne rassemblent pas, mais ils se divisent profondément, au sein du même parti avec un PS au bord du schisme.

Les attentats du Bataclan n’auront ainsi pas seulement provoqué la consécration aux élections régionales de l’extrême droite et du Front National de Marine Le Pen, ils sont en train de faire perdre à nombre de politiques hexagonaux, leur âme, leurs valeurs et le sens commun. Car si aujourd’hui la gauche se déchire et si le paysage politique français est en passe d’être explosé, c’est suite à l’aveuglement égocentrique d’un président, François Hollande, qui a visiblement davantage dans sa ligne de mire sa réélection, que la gestion du désarroi et du destin des citoyens dont il a la charge.

Il y a de quoi dégoûter encore davantage le citoyen français

L’inscription dans la Constitution de la déchéance de nationalité pour les binationaux nés en France condamnés pour terrorisme revient à prendre une mesure qui contrevient non seulement aux valeurs de la gauche mais à celles portées par la Constitution française : l’égalité des citoyens. Peu importent les valeurs, ose Manuel Valls, peu importe aussi l’efficacité très relative de cette mesure, reconnaît même le Premier ministre, pourvu qu’on affiche un symbole.

Mais un symbole qui sert quoi ? Uniquement le jeu de poker politicien auquel se livre François Hollande et dont le principal ennemi ne semble être ni Daesh ni le racisme à l’œuvre sur son territoire, mais la droite de Sarkozy qui lui barrerait la route de l’Elysée, quitte en passant, à adopter les recettes xénophobes du Front National et à tuer son propre parti.

Il y a de quoi dégoûter encore davantage le citoyen français pris à nouveau pour un niais et réduit à de la chair à pâté électorale, le précipiter encore davantage dans les bras du FN et faire de la France un territoire de plus perdu pour la démocratie en Europe."

Et ce qui pourrait ressembler à un prochain bulletin de vote, à moins que...