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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Il vient de décider la liquidation judiciaire de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime. 470 travailleurs lourdés, sans compter les salariés de la sous-traitance. Le Tribunal de commerce de Rouen vient de rejeter, une nouvelle fois, des offres de reprise.

 

Au-delà de ce tribunal qui choisit le chômage et la désindustrialisation d'une région, il valide aussi la liquidation des positions françaises de raffinerie. Comme un quitus à la puissante chambre patronale des pétroliers, l'Union française de l'industrie du pétrole, syndicat qui ne compte pas pour rien au sein du Medef. L'industrie pétrolière avait annoncé la fermeture de plusieurs raffineries françaises au nom de la concurrence libre et non faussée. C'est fait avec la fermeture de Petroplus, ce qui porte à 5 destructions dans notre pays en 4 ans.

 

Les tribunaux de commerce sont une institution judiciaire composée de dirigeants d'entreprise élus par des dirigeants d'entreprise. C'est une justice corporative au service du patronat, puisqu'aucun représentant des salariés ni magistrat professionnel n'y siège, à l'inverse du Conseil de prud'hommes. De plus, le représentant de l'Etat, en la personne du procureur de la République, n'y vient que quand il a le temps. Et avec la suppression des postes dans la magistrature...

 

Malgré cela, Arnaud Monteboug, sinistre du redressement productif, avait déclaré au sujet de Petroplus que le Tribunal de commerce de Rouen était "le seul décideur quant à la survie de la raffinerie". On voit aujourd'hui, où ce genre de discours a mené.

 

En 1998, le même Montebourg, alors député PS dans l'opposition, critiquait ces juges dits consulaires "soupçonnables de partialité, de lenteur, de déni de justice".


Oui, mais non, c'était avant d'avoir un maroquin ministériel. Et lorsqu'on a une place au chaud en conseil des ministres, du passé faisons table rase et des idées aussi.

Des employés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, le 16 avril 2013 devant le tribunal de commerce de Rouen
Des employés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, le 16 avril 2013 devant le tribunal de commerce de Rouen (Photo Charly Triballeau. AFP)

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