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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Quand le PS et la SNCF embauchent des conducteurs à la retraite

Guillaume Pépy, patron de la SNCF, et Claude Gewerc, du temps qu'il était patron socialo de la région Picardie, avaient lancé un plan d'urgence pour la circulation des TER dans cette ex-région autonome. Il manquait 20 conducteurs de trains, parce que la SNCF, austérité et réduction d'effectif obligent, n'avait pas voulu les former à temps.

Devant la grogne des clients -ex-usagers de l'ex-service public-, pour autant, ils avaient décidé de faire appel à un nombre limité du futurs conducteurs. Formation très limitée puisque 12 d'entre eux échouèrent à l'examen d'élève conducteur.

La suite dans Le Parisien du 13 janvier 2016, pour la région de Beauvais:

"De mémoire de cheminot picard, cela ne s’était jamais produit : faire appel à des retraités pour combler le manque de conducteurs de trains en Picardie. Pour apaiser la colère des usagers qui subissent retards, annulations, wagons bondés, Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, et Claude Gewerc, ancien président (PS) de la région Picardie, avaient lancé en septembre un plan d’urgence en 10 mesures pour améliorer le service sur les lignes TER.

L’une d’elles prévoyait le recrutement en CDD de conducteurs à la retraite. Du jamais-vu ! « On n’avait pas trop le choix, admet Thierry Aelvoet, directeur de la communication TER Picardie. Douze élèves conducteurs avaient raté leur examen en juin et en septembre. Il nous manquait des conducteurs. On les a trouvés par ce biais. C’était ça ou rien. »

Depuis, cinq vétérans ont repris du service pour des contrats renouvelables de trois ou six mois, sur l’ensemble du réseau. Un retour qui aboutit malgré tout à un paradoxe : présents pour améliorer les conditions de travail de leurs collègues, ils ne sont pas bien accueillis. La situation est si « tendue » que les retraités contactés, par des intermédiaires, n’ont pas souhaité s’exprimer.

« Certes, ils nous soulagent au niveau des congés, mais ils ne sont pas les bienvenus, confirme un cheminot. S’ils demandent des arrangements pour tirer un train par exemple, on ne le fait pas forcément. Et vice-versa. » Et les échanges entre actifs et vétérans semblent se réduire au minimum.

La rémunération est l’une des causes des tensions. Le conducteur retraité perçoit un salaire, auquel s’ajoute sa pension, et aussi, dit-on, une prime de déplacement. « Pour le même boulot, ils sont trois fois plus payés. Pour les garder, la direction s’est pliée, c’est dégueulasse », poursuit le cheminot qui a souhaité garder l’anonymat."

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