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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Comment on dit aïe en grec?

En Grèce, la loi accorde une prime de 50 députés à la formation politique arrivée en tête aux législatives. Les 250 restant sont répartis à la proportionnelle. Syriza forme presque la totalité du gouvernement, avec 36,49% et 149 députés, son partenaire étant de droite (4,73% et 13 députés). Ils ont donc la majorité abolue au Parlement.

Le peuple grec est souverain dans ses lois et choix politiques. Or, l'UE par la chancelière allemande, la Banque centrale européenne, la Commission européenne et l'eurogroupe, plus le FMI, s'acharnent à dénaturer  le résultat des urnes.

Ce n'est pas la première fois que le capitalisme, à travers son outil au service de la concurrence libre et non faussée sur notre vieux continent, agit de la sorte. Rappelez-vous en 2005 en France: « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ? », le NON avait recueilli 54,68 % sur plus de 69% de votants. On voit aujourd'hui où on en est. Et ce n'est pas demain la veille, en essayant d'humaniser le système, que cela changera.

Ceci dit, Syriza avait promis de stopper les privatisations décidées par l'ancien gouvernement droite-socialiste, notamment celle des ports. Mais, pour composer avec l'UE,  il semble qu'on lâche sur la privatisation des ports.

Du coup, dans Le Monde du 30 mars 2015:

"Le syndicat des dockers du Pirée (Grèce) menace de mouvements sociaux si l’annonce d’une prochaine privatisation du port, faite ce week-end, par le vice-premier ministre grec, Yannis Dragasakis, n’est pas démentie.

En visite en Chine, avec d’autres membres du gouvernement, M. Dragasakis, cité par l’agence de presse Chine nouvelle, a déclaré qu’Athènes entend, finalement, procéder à la vente des 67 % que l’Etat détient dans l’Autorité du Port d’Athènes (OLP), l’entreprise publique chargée de l’exploitation commerciale d’une partie de ce port.

Cette déclaration constitue un revirement du gouvernement d’Alexis Tsipras. Car, à peine élu, ce dernier avait annoncé qu’il annulait une série de privatisations lancées par son prédécesseur, Antonis Samaras (centre droit), dont celle de deux grands ports, au Pirée et à Thessalonique.

Ce coup d’arrêt avait provoqué la colère de la Chine. Le groupe chinois Cosco figurait en effet parmi les cinq candidats retenus par le précédent gouvernement.

Les privatisations font partie des sujets actuellement en discussion entre Athènes et ses créanciers internationaux. Ces derniers poussent à une accélération du processus."

 

Du coup, dès ce lundi, toujours dans Le Monde: "intervenant sur plusieurs télévisions, le secrétaire d’Etat aux finances, Dimitris Mardas a déclaré que la Grèce « ne vendrait plus ses biens à des prix humiliants »."

On peut noter que "ne vendrait plus" ne signifie pas qu'on "ne vend plus" qui est plus catégorique. Et avec la première conjugaison, la Grèce se réserve donc de vendre les ports publics en augmentant le prix de vente.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que la souveraineté du peuple grec soit respectée et aussi par le gouvernement en place. Et si d'aucuns semblaient avoir oublié la lutte des classes et le capitalisme, ils ont bien le bonjour de l'UE.

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