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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

En fait de dialogue social, de tout temps, le patronat, par la voie du gouvernement quel qu'il soit, a cherché à briser le syndicalisme, lorsque celui-ci se dit de masse et de classe.

Le loi du 21 mars 1887, si elle autorise les syndicats en France, impose que leurs statuts soient déposés en mairie avec les noms, prénoms, qualités et adresses de ses dirigeants, le maire ayant obligation d'en aviser le préfet, d'où le flicage par les Renseignements généraux de l'époque et l'information donnée au patronat par l'administration.

Et ce n'est qu'après la grève générale de mai-juin 1968, que le gouvernement légalise le syndicalsme à l'entreprise pour s'y réunir et prélever ses cotisations, et informer les travailleurs par voie d'affichage, les distributions de tracts syndicaux n'étant autorisés qu'à l'entrée et à la sortie du personnel.

De nos jours, nombre de syndicalistes se voient poursuivs devant la Justice, si ce n'est pas avec l'appui du procureur de la République aux ordres du palais de l'Elysée. Petit rappel historique sur le dialogue social dans notre pays.

Plusieurs centaines de militants CGT étaient venus soutenir leur camarade devant le tribunal d’Alençon. Photo : Magali Bragard pour l'Humanité

Plusieurs centaines de militants CGT étaient venus soutenir leur camarade devant le tribunal d’Alençon. Photo : Magali Bragard pour l'Humanité

Les dispositions du Code du travail exigent que dans les établissements chargés de la gestion d'un service public, la grève soit précédée d'un préavis de 5 jours francs précisant "l'heure du début ainsi que la durée limitée ou non de la grève envisagée". Les gentils législateurs ont dit que le préavis devait servir pour activer la négociation, ce que ne fait jamais le patronat sauf à la dernière minute pour respecter la légalité.

De plus, Nicolas Sarkozy a imposé que dans les transports publics ou l'école, les travailleurs se déclarent grévistes auprès de leurs employeurs bien avant le début de la grève, disposition anti-sociale jamais remise en cause par François Hollande.

Oui, le droit de grève est constitutionnel mais bigrement encadré pour servir le patronat.

En 2011, la CGT de la Régie des transports de Marseille déposait un préavis de grève du 3 juillet à 0 heure jusqu'au 31 décembre. Comme d'abitude, le patronat ne faisait pas dans le dialogue social. Pire, par une note, elle disposait que le mouvement était illégal vu qu'aucun travailleur ne s'était porté gréviste dès le 3 juillet à 0 heure.

De tribunal en tribunal, enfin la Cour de cassation a statué dans un arrêt du 11 février 2015: "les salariés qui sont seuls titulaires du droit de grève ne sont pas tenus de cesser le travail pendant toute la durée indiquée par le préavis". De ce fait, l'employeur avait porté atteinte au droit de grève.

Ceci n'est qu'un exemple de la lutte des classes avec une fin positive.

Mais la lutte des classes est toujours présente dans l'esprit du capitalisme et de ses laquais. Et fou celui qui veut l'ignorer, à moins de prétendre vouloir humaniser l'exploitation de l'homme par l'homme.

 

Autre rappel de l'histoire sociale:

document Picar sur le site Plaine de Montesson

document Picar sur le site Plaine de Montesson

Grève de 15 jours à la champignonières de Carrières-sur-Seine en 1909, pour l'augmentation des salaires, la revalorisation des heures supplémentaires et le repos dominical. Oui déjà.

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