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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Après avoir été un gauchiste pur et dur, qui voulait sauver la classe ouvrière de l'emprise de la CGT dans les années 1970, François Rebsamen adhère vite au Parti socialiste. Non comme simple colleur d'affiches, mais dans différents cabinets ministériels socialistes et pas comme standardiste. A lui les ors de la République jusqu'à ce jour où François 2 l'a adoubé ministre du Travail et du dialogue social.

Et le voilà dans la droite ligne de la politique droitière de l'Elysée: surtout ne pas s'attaquer à ceux qui créent la crise et en profitent, j'ai nommé les patrons.

De ce fait, il déclare dans la téloche: «Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi. Si ce n'est pas le cas, il faut qu'il y ait, à un moment, une sanction. En effet, c'est négatif, pour ceux qui recherchent des emplois, d'être à côté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi. Cette mission de contrôle nécessite un état d'esprit différent, des convocations et des vérifications (...) Sinon on est radié». Comme si les radiations n'existaient et que les sans-emploi ne devaient pas prouver qu'ils recherchent du boulot!

Après les déclarations d'amour de Manuel Valls au Medef, le PS s'en prend désormais aux victimes les plus fragiles, les sans emploi, faute d'apporter la moindre solution à la crise: un grand classique de la droite. Oui, comme sous Sarkozy, si le chômage explose, c'est parce que des chômeurs ne cherchent pas du travail et pas la faute au patronat qui licencie à tour de bras. Rien qu'en juillet, 33 603 ruptures conventionnelles ont été enregistrées à Pôle emploi, soit des licenciements déguisés mais légaux, ruptures conventionnelles paraphées par les "partenaires sociaux" Medef-Cfdt sous Sarkozy, mais que Hollande n'a pas supprimées.

De plus, la direction de Pôle emploi persiste à sous-traiter le chômage à des sociétés privées qui s'en mettent plein les poches au détriment des sans-emploi. Les 2 articles du Canard enchaîné le démontrent. Mais là aussi, on persiste à engraisser des sociétés privées avec l'argent du public.

Le ministre du Travail s'attaque aux chômeurs pas aux patrons qui licencient
Le ministre du Travail s'attaque aux chômeurs pas aux patrons qui licencient

En 1945, dans le gouvernement issu de la Libération de la France et de la Résistance, le ministre du Travail s'appelle Ambroise Croizat. Ouvrier dès l'âge de 13 ans, puis député du Pcf, durant la guerre, la CGT clandestine le nomme à la commission consultative du gouvernement de la France libre qui se tient à Alger.

Surnommé le "ministre des travailleurs", on lui doit notamment la mise en place de la Sécurité sociale ou l'amélioration sensible du Code du travail, droits conquis par la classe ouvrière durant la Résistance et découlant du programme politique du Conseil national de la résistance.

Le ministre du Travail s'attaque aux chômeurs pas aux patrons qui licencient

Il est chassé du gouvernement en mai 1947, avec lui les 4 autres ministres communistes, à la demande expresse des USA. Le président du conseil (premier ministre) est Paul Ramadier du Parti socialiste, la SFIO à l'époque.

Ils sont exclus parce que le PCF soutenait les grèves et s'opposait à la guerre coloniale en Indochine.

Je pense qu'il est utile de rappeler ce moment de notre histoire en cette période où le PS et ses alliés sabordent chaque jour davantage les droits conquis par les travailleurs.

En 1947, le PS n'était pas du côté du monde du travail. En 2014, il ne l'est pas plus.

Le ministre du Travail s'attaque aux chômeurs pas aux patrons qui licencient

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