La cour du roi lion (revu et corrigé)
Sa Majesté François un jour voulut connaître
De quels valets le ciel l’avait fait maître.
Il manda donc par députés
Ses vassaux de toute nature,
Envoyant de tous les côtés
Une circulaire écriture.
Parmi eux, il prendrait un premier ministre
Autre qu’Ayrault et sa face sinistre.
Par ce trait de magnificence,
Le roi leur étalait sa puissance.
En son Elysée il les invita
Et un fort gros pet il lâcha, dont l’odeur se porta
Au nez de tous et nombre se bouchèrent les narines.
Ils se furent bien passés de faire cette mine ;
Leur grimace déplut et le roi irrité
Les renvoya chez eux faire le dégoûté.
Monsieur de Valls approuva fort cette sévérité,
Et flatteur excessif, il loua la colère,
Et la griffe du prince, et l’antre de cette odeur
Qui n’était pas un cul mais plutôt une fleur.
Mais François devant cette sotte flatterie
Eut un mauvais succès et Valls fut puni :
Fabius étant proche : « Or çà, lui dit le sire,
Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser. »
L’autre aussitôt de s’excuser,
Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire
Sans odorat. Bref, il s’en tire.
Ceci vous sert d’enseignement :
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sévère,
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.
Finalement, le roi prit un autre chambellan :
Ni Normand ni d’une autre espèce de sa cour,
Mais un patron, un vrai, un Gattaz, un vautour.
Pour régner enfin, il vaut mieux avoir l’original
Que la meilleure des copies au final.
Et nul de la cour ne se mit en colère,
Ce n’était aucunement dans leur caractère.
Et pardon à monsieur de La Fontaine,
Pour ces rajouts qui n’en valent pas la peine.