JO Paris 2024: des travailleurs sans-papiers régularisés

Mardi 17 octobre, plus de 600 travailleurs sans-papiers ont enclenché un mouvement de grève coordonné dans 33 entreprises d’Ile-de-France pour dénoncer leur "surexploitation" et réclamer leur régularisation avec le soutien de la CGT.

Travaillant dans le bâtiment, la logistique, les déchets, le nettoyage, la distribution, ils et elles subissent, au quotidien, de multiples discriminations dans leurs entreprises. Leurs conditions de travail sont systématiquement dégradées, leurs contrats de travail précaires (intérim, extras, auto-entreprenariat). Sans papier, ils sont exclus des conventions collectives nationales.

Cette exploitation, cette précarisation du travail est institutionnalisée, grâce au concours de certaines agences d’intérim, qui font appel à cette main-d’œuvre en connaissant parfaitement leur situation et profitant ainsi de leur statut précaire de sans-papiers.

Cette situation permet de ne pas payer les heures supplémentaires, d'imposer des changements d'horaires et des conditions de travail dégradées, de ne pas déclarer les accidents du travail, ...

Grâce à leur lutte, Depuis mardi, près de 620 grévistes ont obtenu un CERFA, formulaire de demande d'autorisation de travail, première étape pour signer un contrat de travail. et garantir leurs droits. La mobilisation se poursuit pour obtenir des garanties pour les 30 dossiers toujours en cours.

"La loi doit changer pour garantir l'accès à un titre de séjour sur la simple preuve de la relation de travail", revendique Sophie Binet, secrétaire général de la CGT.

Alors que le projet de loi sur l’asile et l’immigration sera prochainement débattu au Parlement, la secrétaire générale de la CGT a insisté sur la force symbolique de ce mouvement de grève "pour rompre avec les discours racistes [...] qui acceptent, au mieux, de régulariser seulement certains métiers en tension". Et de rappeler que cette bataille, "c'est celle de tous les travailleurs car les employeurs utilisent la main d'oeuvre sans papier comme outil de dumping social."

Force est de constater que, sans la grève et l'appui de la CGT, les services de l'Etat, comme l'organisation des JO 2024, étaient totalement aux abonnés absents dans cette situation injuste et inhumaine. Ben oui, le business avant tout!

#CGT