L'islamogauchisme, qu'es aco?
D'abord cette capture d'écran et pas que pour sourire
Ensuite, rappel nécessaire, Frédérique Vidal, ministre macroniste de la Recherche et de l'innovation scientifique, en chômage sur ses deux maroquins vu l'insuccès gaulois en matière de vaccins dans dans la patrie de Pasteur -faut-il aussi le rappeler-, avait chargé le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS) de lui pondre un rapport sur l'islamogauchisme minant l'Université.
"Un mal que répand la terreur/ Mal que le Ciel en sa fureur/ Inventa pour punir les crimes de la terre,/ L'Islamogauchisme (puisqu'il faut l'appeler par son nom)/ Capable d'attaquer en un jour Macron/ Faisait à ses sujets la guerre." Jean de la Fontaine revu et corrigé par les droites et leur extrême. Et aussi par tous les médias aux ordres, libres et non faussés comme il se doit pour plaire en haut lieu.
Après la Conférence des présidents des université qui a été interloquée par les propos de leur ministre de tutelle, le communiqué du Conseil National de la Recherche scientifique du 17 février 2021:
"« L’islamogauchisme », slogan politique utilisé dans le débat public, ne correspond à aucune réalité scientifique. Ce terme aux contours mal définis, fait l’objet de nombreuses prises de positions publiques, tribunes ou pétitions, souvent passionnées. Le CNRS condamne avec fermeté celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques. Le CNRS condamne, en particulier, les tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche, comme les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme de « race », ou tout autre champ de la connaissance.
Concernant les questions sociales, le rôle du CNRS, et plus généralement de la recherche publique, est d’apporter un éclairage scientifique, une expertise collective, s’appuyant sur les résultats de recherches fondamentales, pour permettre à chacun et chacune de se faire une opinion ou de prendre une décision. Cet éclairage doit faire état d’éventuelles controverses scientifiques car elles sont utiles et permettent de progresser, lorsqu’elles sont conduites dans un esprit ouvert et respectueux.
La polémique actuelle autour de l’ « islamogauchisme », et l’exploitation politique qui en est faite, est emblématique d’une regrettable instrumentalisation de la science. Elle n’est ni la première ni la dernière, elle concerne bien des secteurs au-delà des sciences humaines et des sciences sociales. Or, il y a des voies pour avancer autrement, au fil de l’approfondissement des recherches, de l’explicitation des méthodologies et de la mise à disposition des résultats de recherche. C’est là aussi la mission du CNRS.
C’est dans cet esprit que le CNRS pourra participer à la production de l’étude souhaitée par la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés. Ce travail s’inscrirait dans la continuité de travaux d’expertise déjà menés sur le modèle du rapport « Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent » réalisé en 2016 par l’alliance Athena, qui regroupe l’ensemble des forces académiques en sciences humaines et sociales dans les universités, les écoles et les organismes de recherche, ou du rapport « Les sciences humaines et sociales face à la première vague de la pandémie de Covid-19 – Enjeux et formes de la recherche », réalisé par le CNRS en 2020."
Note de ma pomme: Lors de la Retirada en France, des républicains espagnols vaincus par le nazisme et le fascisme, les "Espangouins", êtres vivants de ma branche maternelle, étaient soi-disant porteurs de poux et de gale. Et en plus, toujours selon les journaux de droite et de son extrême de cette époque, ils venaient bouffer le pain des Français.
Cela permettait à la IIIe république, dont un certain Philippe Pétain déjà dans l'antichambre du pouvoir, de générer une politique identitaire en plein marasme français économique et bientôt militaire. Il éliminait sur-le-champ du débat politique tous ceux qui critiquaient le capitalisme et ses factotums au gouvernement ou à l'extérieur parmi le patronat français.
Pétain renversant la République et s'arrogeant tous les pouvoirs, advint le "judéobolchevisme", sans aucune réalité scientifique, mais propice à générer l'effroi chez le bon peuple afin de se rassembler autour de lui, Pétain, "Chef de l'Etat français", comme Hitler était Führer en Allemagne, Mussolini Duce en Italie et Franco Caudillo en Espagne.
Aujourd'hui est suspecté d'islamogauchisme celui qui s'engage un peu trop sur les questions sociales. On peut remarquer que la social-démocratie française n'est pas taxée à l'identique et que dans les médias, leurs portes-flingues tirent à boulets rouges sur lesdits islamogauchistes. Je dis ça et ne le dis pas rien.
Macron cherche ni plus ni moins à orienter la colère populaire dans une impasse idéologique. Le Palais de l'Elysée offre également du crédit aux théories de l'extrême droite et conforte son électorat, de manière à reproduire la présidentielle de 2017 et le statut-quo en matière politicienne.
Alors islamogauchisme ou lutte des classes autour d'un projet démocratique, laïque et social, bref: révolutionnaire?