Macron ou Le Pen président de la République: deux dictatures contre le peuple de France. Mais la lutte des classes s'arrêtera-t-elle pour autant?
Depuis les résultats du premier tour de la présidentielle, il me semble que beaucoup de progressistes ont oublié l'histoire sociale de leur pays. Je ne reviens pas sur les années noires de l'Occupation et de la collaboration du gouvernement pétainiste avec l'Allemagne nazie, sur les combats de la Résistance dans laquelle "seule la classe ouvrière est restée dans sa masse fidèle à la patrie profanée" comme l'écrivait François Mauriac. Mais dès la Libération de la France, n'y a-t-il eu aucune lutte sociale pour mieux vivre et conquérir des droits nouveaux dans la cité et au travail?
Parce que depuis dimanche, dans le camp du progrès et de la justice sociale, on s'entredéchire entre voter pour le monde des affaires de Macron, ou rester chez soi, ou voter blanc.
Vous connaissez ma position, dimanche 7 mai, je ne me déplacerai pas dans un bureau de vote. Mais si l'une ou l'autre des dictatures au service du capital l'emporte, cela en sera donc terminé pour ceux et celles qui aspirent à des jours heureux? Et quand, de par le monde, dans la pire des dictatures, y compris sous le joug du Reich hitlérien, aucun ne s'est élevé pour la combattre?
Emmanuel Macron est de la veine des idées capitalistes qui ont besoin de l'extrême droite pour prospérer et diviser, quand elle ne lui ouvre pas directement les portes du pouvoir par sa politique menée. Et dans nombre de ses discours, la droite, appelant à voter Macron, porte la xénophobie et le nationalisme agressifs qui n’ont plus grand-chose à envier à l'extrême droite. Et que dire du débat sur la déchéance de nationalité mis sur le devant par le pouvoir socialiste?
Sincèrement, si l'extrême droite parvenait à l'Elysée, ce ne serait pas la faute des abstentionnistes ou des votes blancs, mais des électeurs qui, votant pour elle, n'auront pas exprimé majoritairement un vote contestataire, mais une adhésion en bonne et due forme à ses idées. Là est le vrai débat. et il serait dommageable de l'oublier d'ici les élections législatives de juin.
Car, Macron ou Le Pen élu, ne faudra-t-il pas combattre ensemble pour l'humanisme contre les fantasmes identitaires, pour la fraternité et la solidarité partagées contre l'individualisme capitaliste, pour une écologie progressiste contre la dévastation de la planète initiée par les forces de l'argent?
Oui, tous ensemble, dans la cité, à l'école ou dans les entreprises. Et pas à côté.