Le procès de l'ex-ministre socialiste fraudeur reporté à la Saint-Glinglin
Ou c'est tout comme, en septembre 2016 et c'est toujours ça de gagné. Une cohorte d'avocats -il faut ce qu'il faut pour ne pas être égal en droit avec son voisin prolétaire- avait déposé 4 Questions prioritaires de constitutionnalité pour retarder le procès de Jérôme Cahuzac, de son ex-épouse et de leurs conseils en la personne d'un ex-avocat d'affaires, du banquier suisse Reyl et de la banque du même nom.
Une QPC a été retenue sur 4. L'affaire va donc passer devant la Cour de cassation, laquelle dans sa grande sagesse la transmettra au Conseil constitutionnel dont le président va être Laurent Fabius, ex-premier ministre de François Mitterrand, ex-député de gôche et depuis peu ex-ministre de François Hollande. Oui, en politique politicienne, on aime bien bosser pour avoir un peu d'argent de côté.
Bref, voilà le cheminement pour que le procès d'un menteur-fraudeur revienne devant la Justice. Cela, c'est pour les hors-sol.
Côté salarié en litige avec son patron, existent le Code du Travail et le Conseil de prud'hommes jugeant les infractions au droit du travail.
Alors là, faute de greffiers et parfois de papier, avec ces entraves au travail des conseillers prud'homaux et du manque de juges départiteurs -appelés lorsqu'il y a 2 conseillers pour et 2 autres contre sur un litige du travail-, ce sont plusieurs mois, voire d'années d'attente pour être jugés. Il faut dire que 0, 18% du PIB est consacré à la justice française, dont une part minime va au fonctionnement des Conseils de prud'hommes. Oui, c'est aussi cela la lutte des classes.
En 2012, l'Etat avait été condamné à 400 000 amendes de dommages intérêts dans 71 dossiers qui se sont éternisés devant la justice prud'homale à Paris. A l'initiative du Syndicat des avocats de France, des plaintes ont été déposées à nouveau pour poursuivre l'Etat en déni de justice. Au total, 307 dossiers sont concernés.
Hier, ont été plaidées le cas de 9 travailleurs.
Le représentant du procureur, le bras judiciaire du gouvernement, s'est agacé de ce procès qu'il juge politique, considérant que c'est "une tribune trop petite pour ceux qui font le procès à l'Etat d'une mauvaise justice prud'homale".
Oui, c'est encore cela la lutte des classes.