Les choix du pouvoir: Code du commerce (édition 2015), 2 939 pages, on n'y touche pas; Code du travail (édition 2015) 2 982 pages, on l'allège. Ne cherchez pas l'erreur!
La droite, son extrême et le patronat, la gôche et aussi le patronat avec leur auxiliaire de la CFDT, crient tous haro sur l'épaisseur du Code du travail et sur son illisibilté. Je peux témoigner pourtant que, durant mes longues années passées au Conseil de prud'hommes de Mantes-la-Jolie, les avocats au service des patrons savaient le lire et pas entre les lignes pour défendre les intérêts du capital.
En ce moment, la droite de Nicolas Sarkozy fait passer ça sur les réseaux dits sociaux:
Slate.fr, qui n'est pas spécialement du côté de la justice sociale et du progrès pour tous, publie ces photos avec ceci pour introduction: "Une photo qui a pas mal circulé ces derniers temps le montre gagnant en épaisseur au fil des années. Selon nos calculs, il a en fait gagné 3% par an depuis dix ans, moins que d'autres codes de loi."
Avec des photos à l'appui:
Code de la santé publique 2013 vs 1979
Code des impôts 2013 vs 1943
Code de l'environnement 2013 vs 1980
Code de la consommation 2013 vs 1995
Pour comparer les principaux codes entre eux de manière plus scientifique, nous avons ensuite fait le même calcul que pour le Code du travail, celui de l'augmentation annuelle moyenne du nombre de pages entre 2003 et 2013 dans l'édition Dalloz.
Inflation législative entre 2003 et 2013
(en % de pages supplémentaires par année)
Code monétaire et financier | +12,8% |
Code de l'éducation | +6,3% |
Code du sport | +6,3% |
Code des assurances | +5,9% |
Code de l'urbanisme | +5,8% |
Code des baux | +5,8% |
Code de la copropriété | +5,8% |
Code de la consommation | +5,4% |
Code de la propriété intellectuelle | +4,9% |
Code électoral | +4,2% |
Code des impôts | +4,1% |
Code pénal | +3,6% |
Code du travail | +3,4% |
Code de la santé publique | +3,1% |
Code de la route | +2,8% |
Code de l'environnement | +2,1% |
Code de la sécurité sociale | +1,7% |
Note de ma pomme: Slate.fr ne pose pas la question : à qui profite le crime de réduire le Code du travail? Mais vous, mes amis qui me lisez, pas besoin de commentaire ni d'un dessin.