Les 3 Suisses condamnés par le Conseil de prud'hommes de Roubaix

« On peut gagner »
Me Fiodor Rilov, le défenseur des Licenci’elles et avocat connu pour ses engagements au côté des salariés lors des plans sociaux, exprime une logique satisfaction et étend cette victoire au cas de tous les travailleurs au côté desquels il a été ces dernières années. « Quand des salariés décident de se battre contre une multinationale aussi importante soit-elle, ils réussissent à la faire condamner. Ces entreprises ne peuvent pas priver les gens de travail pour accumuler des bénéfices supplémentaires. Ces actionnaires ne peuvent sacrifier tout ce qui se met en travers de leur chemin. Ces salariées de 3 Suisses ont été privées de travail, de ressources, de vie sociale. C’est un déséquilibre qui est de moins en moins supportable. Mais cette action en justice montre que l’on peut gagner contre ces monstres de l’économie qui traitent leurs salariés comme des objets. »
Holdings « au-dessus de la mêlée »
S’il prend note de l’annulation des licenciements, « une sanction particulièrement significative qui souligne toute l’illégalité de la procédure », il se satisfait de voir les trois sociétés condamnées. « C’est extrêmement important de marquer le coup avec cette condamnation solidaire. Les décideurs ne peuvent plus être à l’abri dans des holdings, au-dessus de la mêlée pour échapper à toute responsabilité. Ce sont des structures financières dont les salariés n’ont parfois même pas connaissance. » Néanmoins, le groupe allemand Otto, l’actionnaire principal du groupe, n’a pas été associé à la condamnation (c’était pourtant un argument de poids des plaignants). « Mais si 3 Suisses interjette appel, nous aurons l’occasion de rediscuter de ce point et de la responsabilité d’Otto, avec un contexte nouveau », l’entreprise ayant pris la totalité des parts de 3 Suisses France et de la branche e-commerce du groupe.