Le pays cathare
Toujours sur les Chemins de faire, pour mon pays natal:
Et voici mon pays que vous ne saurez pas,
Juché de castels sur le faîte des Corbières,
Et ces vieilles cités où les coeurs s'étaient joints
Qu'ils fussent du campanile ou d'autres matières.
Fleur d'or sur terres rouges, la mer pour levant,
De côteaux il était, de plaines, de montagnes,
Brodé de vignes qu'empanachaient tous les vents:
Cers ou bise d'Autan, Marin ou bien d'Espagne.
Ils avaient percé dans la roche leur jardin
Malgré leurs nids ouverts en des bercails inverses,
Laboureurs ou barons, dames et baladins,
De leur coeur, de leurs mains avant que le jour verse
Mais ce songe orgueilleux ne dura qu'un printemps,
Il ne s'enseigne plus sur les bancs de l'école
Et mon pays d'Oc qui était de tous les temps,
A perdu son verbe autant que son auréole.
Tout fut mis au bûcher: l'esprit et la colombe.
La liberté il ne fallut plus concevoir,
Saint Louis la plaça lui-même dans la tombe
Et souffla les étoiles sans jamais les voir.
1208-1255: croisade contre le pays cathare
Et Le pays qui veut vivre de Claude Marti: