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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Je n'ai pas non plus sur ma couenne une "enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale et perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale". Aucun procureur n'a pas plus requis contre ma personne une peine de plusieurs années d'inéligibilité à cause de quelques malversations ici ou là.

 

Bref, je ne fais pas la une des médias et n'ai aucune présomption d'innocence sur moi. Oui, bien sûr, je n'ai jamais été locataire durant 5 ans d'un palais. Je ne serai jamais ému aux larmes pour avoir été viré d'un ministère qui me tenait tant à coeur pour dire que la rigueur il y avait que ça de bon pour la France.

 

Je n'ai pas fait l'ENA ni aucune autre grande école que la République réserve à ses futures élites. Mon père était ouvrier dans une usine et les enfants de prolo, à mon époque (mais cela a-t-il changé), ne fréquentaient pas les mêmes écoles que la République réservait à ses futures élites.

Plus tard, je n'ai jamais franchi une frontière pour remplir de billets de banque le coffre-fort d'un paradis fiscal. Le seul qui a passé les Pyrénées, c'est mon grand-père espagnol, à 14 ans, pour aller remplacer les mineurs français de Carmaux partis se faire exterminer lors de la première boucherie mondiale en 1914. Puis, en 1939, plus nombreux, mes parents espagnols sont revenus en France pour connaître des camps de vacances sur les plages de la Méditerranée, gardés par la troupe et encerclés de fils de fer barbelés.

 

Tout au long de ma vie, j'ai connu des batailles. J'ai pris des coups, parfois plus qu'il n'en fallait. Mais les miens, des gens simples mais des gens biens, m'ont appris qu'il faut toujours rester debout lorsqu'on est petit dans l'existence. J'ai fait alors nombre de grèves pour cela, j'en ai gagné certaines, d'autres non, mais toujours debout, sans un compromis, sans un pot de vin, sans une trahison en mon espérance d'un monde meilleur et plus juste.

 

Voilà, je ne ferai donc jamais la une de la presse, ni serai mis en examen pour abus de faiblesse, ni n'aurait une enquête préliminaire au cul. Parfois, c'est dur la vie. Et ai-je fait toujours les bons choix?

En tout cas, lorsqu'il y avait une barricade à défendre, j'ai été toujours du bon côté, pas celui de l'Elysée ou d'un ministère ou au creux d'un fauteuil au Parlement. Non, dans la rue et toujours du même côté. Et j'ai cette envie ardente de le vouloir encore.


ÉLUARD Paul. Liberté j'écris ton nom. - Auction

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S
peut être pas la une comme un voyou, mais droit dans tes bottes et sans compromission,et c'est à tes côtés que nous sommes fiers d'être debout à continuer d'appeler de toutes nos forces une vie<br /> meilleure, sur les merveilles des nuits sur le pain blanc des journées j'écris ton nom<br /> liberté
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C
Mais mon cher Roger, tu fais la UNE et cette UNE est la plus belle qui soit : c'est celle des militants et des humbles qui se battent sans rien attendre en retour, qui sacrifient leur vie pour une<br /> cause qu'ils estiment juste, et qui restent fidèles, oui, ça c'est important, fidèles aux idées portées même quand la bataille fait rage, même quand on est obligés de faire le tri dans ses amis et<br /> de privilégier la lutte au choix du coeur.<br /> Tu fait la UNE de mon coeur de militante et j'espère que vas continuer encore longtemps à nous régaler de tes textes, de tes mots écrits à l'encre de ton coeur et de ton esprit satirique. Et puis<br /> aussi, et ça c'est fort de tout ce que tu nous apportes sur l'histoire sociale, c'est une richesse incommensurable qui ne se monnaie pas en pépètes dorées.<br /> J'ai fait plein de répétition du mot coeur.....c'est parce qu'on en a un gros comme ça alors faut le mettre en avant.<br /> <br /> Amitiés militantes très sincères de Caroleone
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