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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

   Le FLN, le parti du président Bouteflika, a remporté les élections législatives et un ouf de soulagement a parcouru la presse occidentale et les états qu'elle soutient. Oui, les partis islamistes ont reculé.

   Mais curieusement, l'Humanité titre 'Large victoire du FLN", sans apporter à ses lecteurs la moindre analyse sur le régime qui conduit la destinée du pays depuis son indépendance en 1962. Aussi quid du chômage et des injustices de toutes sortes qui minent la société algérienne, des richesses naturelles du pays qui ne vont pas vers le bien être de la population, de la corruption ou du manque de liberté...

   Dès lors, faut-il se satisfaire d'une participation estimée à 42,3%, chiffre donné par le gouvernement, lequel à mes yeux ne brille pas dans la transparence démocratique dans ses actions?

 

   Bien, le FLN remporte 220 sièges sur 462 et le parti du premier ministre, son satellite, obtient la seconde place avec 68 sièges. Mais pourquoi faire? Pour continuer la même politique libérale, antisociale et anti démocratique?

   Et si 31,3% de la nouvelle Assemblée sont des femmes (7% dans l'assemblée sortante), combien d'entre elles sont élues sous l'étiquette de la majorité présidentielle, majorité qui ne brille pas par l'égalité entre les deux sexes, notamment avec le Code de la famille qui met à mal les droits des femmes (répudiation de l'épouse, polygamie de l'époux, père seul tuteur des enfants, mariage d'une musulmane avec un non musulman prohibé, par exemple).

 

   A gauche, le Front des Forces Socialistes a remporté 21 sièges, surtout en Kabylie, talonné par le Parti des Travailleurs (PT, extrême gauche) avec 20 sièges. Le FFS avait pourtant boycotté la vie électorale pendant plus de dix ans tandis que son rival en Kabylie, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a, lui, boycotté le scrutin. C'est d'ailleurs le FFS qui s'est taillé la part du lion dans la région contestataire de l'est. Mais avec le taux le plus faible de participation, moins de 20%.

 

   Le Parti des travailleurs, lui, est dirigé par une femme, exception majeure dans le Magrehb: Louisa Hanouna. Elle fut aussi la première femme à se présenter à une élection présidentielle dans le monde arabe.

   Sous la dictature du parti unique (le FLN), elle milite dans des groupes féministes qui manifestent contre le Code de la famille, adopté en 1984 et devenu encore plus rétrograde en 2011. Membre d'un parti clandestin d'extrême gauche, l'Organisation socialiste des travailleurs (OST), elle est arrêtée en 1986 et passe six mois en prison. Lorsque, sous la pression d'émeutes sanglantes, l'Algérie adopte un système pluraliste en 1989, Louisa Hanouna fait partie des fondateurs du PT, dont elle a toujours été le porte-parole. En 2004, elle est la première Algérienne candidate à l'élection présidentielle. Elle obtient 1 % des votes (101 630 voix)

   Le 12 février 2011, après les émeutes de rues contre la flambée des prix alimentaires, Louisa Hanouna a appelé le gouvernement algérien à prendre des mesures sociales en urgence, ce qui n'a pas fait ou si peu.

   Ce qui incite le journal algérien El Watan à publier ce dessin:

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