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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Cette semaine, un coup d'éclat de locataires parisiens contre la spécultation immobilière:

 

 

  La lutte contre le mal-logement et la spéculation immobilière s'est invitéé dans la campagne des présidentielles ce mardi avec une manifestation spectaculaire du DAL, de Jeudi noir ou de Génération Précaire, renforcés d'élus du Front de gauche ou des Verts, à l'encontre d'une société immobilière spécialiste de la vente à la découpe, qui tenait son assemblée générale. Récit de cette action coup de poing.

  Ce mardi à 14h30, une centaine de locataires du 25 de la rue Pradier (Paris XIX°), de militants du Droit au Logement, de Génération Précaire ou de Jeudi Noir, et de responsables politiques s'étaient donné rendez-vous devant le Palais Brongniart (où était autrefois sise la Bourse de Paris) pour donner de la voix et perturber l'assemblée générale des actionnaires de Gecina. Le bailleur privé parisien comptait revendre à la découpe l'immeuble de la rue Pradier, qui compte 203 logements pour quelque 600 habitants, alors que les prix du mètre carré sont au plus haut dans Paris. Une activité spéculatrice qui signifierait l'expulsion des locataires qui n'auraient pas les moyens de racheter leur logement actuel au prix du marché.


  Le 25, rue Pradier, dans le quartier des Buttes-Chaumont. Sur les différentes façades et aux différents étages de l'immeuble de 203 appartements, de nombreuses banderoles ont été accrochées pour alerter le voisinage sur l'opération que chercher à mener le bailleur privé Gecina... qui est allé jusqu'à menacer les locataires de poursuites en justice s'ils ne retiraient pas ces "calicots".

  Au pied de l'immeuble, où une cinquantaine de locataires se sont réunis pour marcher sur le Palais Brongniart, une plaque indique le propriétaire des lieux... et le décalage entre la communication et les actes.

  Une vingtaine de locataires attendent leurs camarades avant de prendre le métro, direction La Bourse. Le trajet est animé par une revue de presse improvisée, et les locataires ne sont pas mécontents de voir leur combat porté à la connaissance du grand public.

  Place de la Bourse. Les premiers sortis de la bouche de métro découvrent une rangée d'agents de police dépêchés pour s'assurer que les manifestants ne pénètrent pas dans le Palais Brongniart, où se tient l'assemblée générale des actionnaires de Gecina. Sous une forte pluie, les premières banderoles confectionnées par les habitants sont déployées, qui clament "Non à la découpe" ou "Gecina découpeur en série".

  L'affluence augmente progressivement, les slogans fusent contre la spéculation immobilière.

  Au mégaphone, Thierry Vincent, l'un des meneurs du mouvement de protestation, se tourne vers le Palais Brongniart, apostrophe et fait huer les actionnaires de Gecina passant la barrière policière pour se rendre à l'assemblée générale du bailleur. "Sortez au moins nous voir de face, si vous en avez le courage !" s'exclame-t-il, et alors qu'est lancée une sono amenée pour faire le plus de bruit possible et déranger ainsi le cours de l'Assemblée générale de Gecina.

   Il les appelle également à venir récupérer le trophée qui a été spécialement conçu par les habitants à leur attention : une paire de ciseaux dorés prenant en tenaille un immeuble, frappé de la mention "Découpeur d'or 2012", que nous présente une locataire.

  Outre la cinquantaine de locataires, des militants du DAL (Droit au logement) sont venus soutenir les locataires de la rue Pradier, amenant couleurs aux banderoles et rythmes enjoués aux slogans. Les manifestants assistent également à un défilé d'écharpes tricolores, signe de la mobilisation de nombreux élus locaux sur ce dossier : Front de Gauche et communistes, PS, EELV... et même UMP. Thierry Vincent se félicite : "Nous, on prend tous les soutiens de tous les partis possible, à l'exception de l'extrême droite, s'ils peuvent faire avancer notre lutte !"

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