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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

La droite n'aime pas les journalistes qui font leur métier, l'extrême droite non plus: la droite et son extrême les préfèrent ainsi

En ce moment, dans le parti de François Fillon, c'est haro contre les journalistes qui bossent pour une information libre et non faussée. "Les canards à la casserole", entend-t-on dans le camp des réactionnaires. Dans leur couteau de cuisine, notamment le Canard enchaîné, mais pas seulement. Même envie du côté de l'extrême droite, car il ne faudrait pas informer sur les affaires de fric du parti dont le fondateur et président d'honneur est Jean-Marie Le Pen, héritier des cimenteries Lambert parce qu'il le valait bien.

Je vous mets en ligne 2 communiqués: celui du SNJ, majoritaire dans la profession, et celui du SNJ-CGT. Le premier appelle François Fillon et son fan-club "à se ressaisir et à faire cesser ce "spectacle" indigne d'une démocratie". Le second appelle la profession et les citoyens à défendre la liberté d'informer, contre ces comportements qui fleurent bon le retour à la censure et à l'ordre.

Le SNJ: Halte au feu, Monsieur Fillon !

Ces derniers jours, François Fillon et les principaux responsables de sa campagne s’en sont pris à plusieurs reprises à la presse, rendue responsable de ses difficultés actuelles, à la suite des révélations publiées notamment par le Canard Enchaîné et France 2. Des journalistes qui ont simplement fait leur travail d'enquêteurs au service des citoyens.

Il n’est pas inhabituel pour un dirigeant politique en difficulté de mettre en cause les médias. La vieille recette politicienne consistant à s'attaquer au messager pour détourner l'attention a toujours eu ses adeptes.

En revanche, désigner en meeting à la vindicte des militants les journalistes présents dans la salle pour couvrir l’événement est une tout autre affaire. La récente campagne électorale aux États-Unis au cours de laquelle Donald Trump s’est ainsi comporté a démontré que les violences verbales du candidat et de son entourage pouvaient se traduire par des violences physiques de militants et sympathisants à l’encontre de journalistes.

Les campagnes électorales de 2007 et 2012 en France avaient également donné lieu à des dérapages.

Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, appelle François Fillon et ses soutiens à se ressaisir et à faire cesser ce "spectacle" indigne d'une démocratie, avant que ne survienne un grave incident dont ils porteraient alors l’entière responsabilité.

Leur responsabilité ne serait pas moins grande que celle des incendiaires des cars régies de RTL et Europe 1, hier soir à Bobigny.

 Paris, le 12 Février 2017

 

 Le SNJ-CGT: Haro sur les médias : la liberté d’informer clouée au pilori

Incapable de répondre aux accusations qui pèsent sur lui, François Fillon n’a de cesse de s’époumoner contre les médias et les journalistes qui ont eu l’audace de faire leur métier : celui d’informer sur les présumés emplois fictifs de l’épouse du candidat de la droite à l’élection présidentielle.

Celui qui se présente comme le Père la Vertu et veut donner des leçons de moralité aux smicards dénonce « le tribunal médiatique » qui se serait dressé contre lui. Après avoir semblé être déstabilisé, il a adopté une tactique de défense bien connue : le contournement des faits et une attaque contre de prétendues forces qui lui veulent du mal, en premier lieu les médias entre les mains de gauchistes.

Toute la droite a refait un semblant d’unité et adopte les mêmes mots que Fillon : « lynchage médiatique », caractère « moutonnier » des journalistes, « hystérie », etc. Le sénateur Raffarin a même réussi l’exploit très démocratique de faire huer les journalistes qui ont osé enquêter sur les contradictions du couple Fillon. Les cohortes de Républicains lancent des menaces contre les journalistes. Ici et là on appelle à mettre « les canards à la casserole ». C’est le monde à l’envers. C’est le voleur qui crie au vol.

Qui lynche qui ? Après les « boules puantes », on assiste maintenant à une véritable mise en cause de la liberté d’informer et d’enquêter en période électorale sur les élus du peuple. L’Inquisition va-t-elle être rétablie pour faire taire les « Rouletabille » trop curieux? En clair, la seule presse utile serait celle qui est aux ordres, celle qui vante les hauts faits d’armes de la campagne présidentielle, pas celle qui ose toucher aux affaires. Celle détenue par les « amis » du Cac 40. Celle qui confond information et communication.

Le SNJ-CGT dénonce de tels comportements qui fleurent bon le retour à l’ordre et à la censure. Deux ans après la tuerie contre Charlie Hebdo, ces appels à la haine contre les journalistes et les médias résonnent dangereusement pour la démocratie, pour le débat d’idées et pour le pluralisme en pleine préparation des échéances électorales.

Le SNJ-CGT appelle la profession à ne pas céder un pouce de liberté, et les citoyens à réagir pour appuyer la liberté d’informer. Poursuivre dans la voie des amis de M. Fillon et de ses communicants, très habiles à lancer des éléments de langage, ne servira à rien d’autre qu’à favoriser les tendances populistes du « tous pourris ».

Montreuil, le lundi 13 février 2017
SNJ-CGT

 

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