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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

La France vient de se trouver endeuillée par deux tragiques accidents routiers, coup sur coup, imputant ceux que les médias appellent le ramassage scolaire. Un peu comme si la vie de notre jeunesse valait autant que le prix du ramassage d'ordures. Mais se pose-t-on les bonnes questions dans notre société capitaliste après cette tragédie? Ou du moins, l'information s'opère-t-elle de manière à susciter la réflexion?

Certainement, les TER ne peuvent pas mailler indifiniment le territoire national et l'autocar doit être la liaison, sur une distance la plus courte et en coordination, entre le domicile familial et la SNCF ou entre la SNCF et l'établissement scolaire. Mais combien de TER rayés des horaires, combien de gares supprimées et combien d'établissements scolaires fermés?

Les deux chauffeurs impliqués dans ces deux accidents meurtriers ont été placés en garde à vue par le procureur de la République, puis mis en examen. Pas leur patron respectif, alors qu'ils sont sous leur subordination exclusive, servitude liée à leur contrat de travail, et que l'employeur impose ses conditions de travail et pas le contraire.

Et quelle formation pour un chauffeur de poids lourd ou de transport scolaire, outre l'obtention du permis de conduire inhérent à ces catégories de véhicules? Oui, quelle formation de secourisme pour ces professionnels de la route et pour conduire sous un climat dégradé ? Combien de contrôles opérés par les agents de l'Etat sur les véhicules et quelle fréquence? Quelle est la teneur de la visite médicale du travail et sa périodicité sur lesdits chauffeurs?

Enfin, pour obtenir son permis, il faut débourser de sa poche 2 500 euros pour le poids lourd, 3 000 euros pour le voyageur et 3 500 euros pour le super poids lourd, sans compter les frais de déplacement et d'hébergement dans une école de formation privée. Après avoir réussi l'examen pour le permis B dont le coût n'est pas rien non plus. Pendant que la bourgeoisie adresse ses enfants gratuitement à l'ENA, par exemple, ceux du prolétariat galèrent et paient rubis sur l'ongle pour l'obtention d'un permis de conduire nécessaire à un boulot.

Les téloches nous ont montré les chapelles ardentes installées par rapport à ces deux drames. C'est nécessaire pour le deuil des familles et de leurs proches et pour la compassion dont il faut les entourer. Le gouvernement a fait se déplacer plusieurs ministres, la larme à l'oeil, ce qui faisait bien devant les caméras.

Mais quelles questions les médias ont-elles posées pour aider à la réflexion collective? 0 + 0 égal la tête à toto.

Deux tragiques accidents en autocars

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