Vers la retraite à 67 ans: travailler plus longtemps et pour toucher moins
La dernière compromission de la CFDT, de la CFTC et de la CGC avec le patronat sur les régimes complémentaires de retraite fait avancer lentement mais sûrement vers la retraite à 67 ans. Travailler beaucoup plus longtemps pour gagner beaucoup moins en retraite est une revendication patronale de tous les temps.
Et en donnant satisfaction aux forces du capital, François Hollande renie, une fois de plus, ses engagements de campagne. Le candidat socialiste à l'élection présidentielle de 2012 promettait d’abroger la principale mesure prise en 2010 par Nicolas Sarkozy relevant de 60 à 62 ans l’âge légal du départ à la retraite.
Je me souviens des débuts de la législature sous François de l'Elysée et je n'évoque pas ici l'attitude des parlementaires socialos et écolos qui adoptèrent des mesures contraires à une politique de justice et de progrès social. Je veux parler des déclarations, dans l'hémicycle ou dans les médias, des dirigeants et parlementaires Fg se disant ne pas être dans l'opposition. De quoi désorienter plus d'un électeur qui avait apporté ses suffrages à Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle.
De quoi aussi favoriser l'abstention, même à l'encontre des municipalités communistes, quand la grêle tomba plus drue. Mais je laisse à la myriade des organisations regroupées dans le Fg, le soin d'analyser cette partie de leur histoire. Si toutefois, elles en aient envie.
Pour la CGT, après la crise qui a secoué ma confédération, et au-delà du bureau et de l'appartement de l'ex-secrétaire général rénovés à grands frais par les cotisations des syndiqués, mesurons également les déclarations confédérales et les actions de la CGT depuis mai 2012. Vouloir toujours démontrer qu'il y eut un tout petit grain à moudre après une réunion entre partenaires sociaux(sic) ou une directive de l'UE, a laissé beaucoup de syndiqués dubitatifs, pour ne pas dire plus.
Il reste que chaque organisation de la CGT, territoriale ou fédérale, et dans celle-ci chaque syndiqué, doit préparer le prochain congrès confédéral de 2016.
Tout doit être débattu, c'est le gage de la démocratie syndicale, sans exclusive. Pas pour changer des hommes et des femmes des responsabilités qu'ils ont assumées. Mais pour ne pas oublier les statuts fondamentaux de la CGT dès 1895: être une organisation au service des travailleurs, démocratique, de masse et de classe, pour leur émancipation. Et pas pour réformer le capitalisme, dénommé trop souvent libéralisme pour être dans l'air du temps, mais pour l'abattre.
Sinon, en mesure de retraite, d'emploi ou de pouvoir d'achat, nous aurons encore bien le bonjour du patronat et de ses soutiens politiques, qu'ils soient de droite, de son extrême ou de la gôche.