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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Myriam El Khomry récupère le sale boulot de destruction du Code du travail

Ce sale travail, que va entreprendre la nouvelle ministre du Travail, avait débuté fortement sous le règne de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. En mai 2012, les électeurs avaient destitué celui-ci de son palais, en croyant fermement que le socialiste François Hollande s'attaquerait au capitalisme en promouvant une politique de justice et de progrès social. Or le MEDEF a toujours portes ouvertes à l'Elysée, l'arrière-cour du palais étant réservée à la CFDT.

La CFDT, dans le journal Le Monde porte-voix du PS et de ses alliés, a la même feuille de route: Laurent Berger, son patron, y juge le Code du travail "illisible". La fondation Terra Nova, soutien économique du PS et dirigée par d'anciens cadres de la CFDT, emboite le pas. Son dernier rapport, écrit avec un juriste patronal -excusez du peu- s'intitule ni plus ni moins "Réformer le Code du travail". Les deux sommités de gôche, que sont Robert Badinter ex-ministre socialiste de la Justice et le juriste Nicolas Lyon-Caen ont pondu un opuscule qui part du constat que le chômage massif est induit par un droit du travail "d'une complexité extrême qui bride l'initiative économique". Et ce dimanche, lors de la grand-messe estivale du PS à La Rochelle, Manuel Valls a déclaré vouloir "revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation". Cela venait après l'attaque contre les 35h de son ministre de l'économie ex-banquier d'affaires chez Rothschild.

Du pain béni donc de la part de la social-démocratie française au patronat français, lequel ne fut jamais à l'initative d'un loi de progrès social depuis qu'il existe.

Faut-il le rappeler, nombre d'articles majeurs du Code du travail ne furent pas plus le fruit d'un gentil conciliabule entre "partenaires sociaux", mais des droits conquis par la lutte des classes, souvent au prix du sang et des larmes.

On dit de la nouvelle ministre du Travail qu'elle est méconnue. Elle ne restera pas longtemps. Elle a récupéré le sale boulot de répondre positivement aux revendications du patronat et de son allié le PS. Qu'elle soit une jeune femme n'y changera rien. Laurence Parisot, patronne des patrons avant Pierre Gattaz, ne fut pas à l'initaitive d'un poussière de conquête sociale pour le monde des exploités. De la même façon, ma longue expérience de conseiller prud'hommes m'incite à dire que les conseillères prud'homales élues par le patronat ne furent pas moins pugnaces que leurs homologues masculins dans les délibérés.

Certes, le monde, la société et le travail ne sont plus ce qu'ils étaient. Pour autant, la lutte des classes reste elle toujours présente dans l'esprit du capitalisme.

Cela valait hier et c'est encore plus présent aujourd'hui, quoique le rabachent la pensée unique de droite et les partisans de rendre social le continent européen par de simples discours, les plus étincelants soient-ils. 

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