L'ingérence des religions dans l'espace public est insupportable
En son temps, Victor Hugo proclamait devant le Parlement "L'Etat chez lui, l'église chez elle" en 1850, au sujet de l'école. Aujourd'hui, la loi de 1905 a fondé la République laïque. Mais, la crise aidant et une opinion publique déboussolée de plus en plus, les religions entendent reprendre ce que la législation lui avait interdit.
Il n'est pas question de remettre en cause ici la liberté de cultes défine par la loi. Mais il est urgent de redire que la foi est strictement du domaine privé ou dans le cadre strict de l'adoration dans une chapelle. Et c'est de l'abus que les religions monothéistes françaises proclament que la laïcité est une conviction égale à celle d'un croyant. Non, la laïcité est le principe démocratique assurant à chacun sa liberté de croire ou de ne pas croire pour vivre, rêver et construire ensemble et en paix, comme pour mourir aussi en paix. Toujours selon la liberté de son choix.
Or, la triple alliance des églises monothéistes (chrétienne, musulmane, juive) ne cesse pas de rentrer dans le domaine de la loi (discrimination fille-garçon à l'école, mariage pour tous et dernièrement la fin de vie) en s'associant aux forces réactionnaires, quand ce ne sont pas aux plus extrêmes. De quel droit, les dignitaires religieux s'immiscent-ils dans le débat public au nom de la démocratie? Les pays dirigés par une théocratie sont-ils un exemple démocratique dans la gestion du quotidien? Comme, au cours de leur histoire, aucune religion n'a démontré aussi qu'elle était pour la liberté de conscience et donc pour la démocratie. Le pape, qualifié d'autorité "morale et spirituelle" par la pensée unique libre et non faussée, applaudi par l'église musulmane ou juive, n'a pas hésité à déclarer à propos des caricatures du Mahomet: "Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing et c'est normal."
L'auteur des Misérables écrivait lui dans Liberté, Egalité, Fraternité en 1865:
"Depuis six mille ans la guerre
Plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs."
Quand il ne bénit pas la guerre, j'ajoute et je signe.