Vol du portail du camp de concentration nazi de Dachau
Chaque matin, je lis l'Humanité. On trouvera ça peut-être con. Mais c'est une vieille habitude prise depuis 1968. Bon, c'est vrai que l'Huma, à cette époque, était l'organe central du PCF. Ce qu'il n'est plus de nos jours atones.
En dernière page donc dans l'Humanité d'aujourd'hui, mais en très bonne place, un pavé sous le titre: "Ils n'ont pas honte! Au camp de Dachau, la mémoire volée".
Oui, des dégueulasses ont fauché le monumental portail d'entrée du camp nazi et sa sinistre inscription "Arbeit macht frei" -le travail rend libre-.
206 000 esclaves du reich hitlérien passèrent dessous (opposants politiques, homosexuels, juifs et tsiganes, chrétiens, prisonniers de guerre soviétiques). 41 000 d'entre eux y périrent. Beaucoup d'autres succombèrent après leur libération le 20 avril 1945.
L'Huma nous apprend aussi que ce camp fut ouvert le 22 mars 1933, un mois et demi seulement après l'arrivée au pouvoir d'Hitler. On y apprend également que Léon Blum, "premier ministre français du Front populaire" passa sous le sinistre portail. Avec les premiers Français déportés à l'été 1944 (note de ma pomme).
Et puis c'est tout. Un peu comme si on voulait dédouaner l'indignité du Parti socialiste de cette époque, lequel, dans sa quasi totalité, vota en 1940 les pleins pouvoirs à Philippe Pétain pour qu'il organise son coup d'état et collabore avec la bête nazie.
Si effectivement, plus de 200 000 déportés connurent dans ce camp la barbarie nazie, Dachau fut construit initialement pour les communistes allemands, puis autrichiens. Ce fut même le tout premier camp de concentration nazi en Allemagne. Et la communauté internationale de l'époque s'en est foutue comme de ses premières ignominies. Et pareil pour les socialistes d'Allemagne.
Ce qui a valu ce beau poème du pasteur allemand MARTIN NIEMOLLER prisonnier à Dachau:
Quand ils sont venus
Chercher les communistes
JE N’AI RIEN DIT
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus
Chercher les syndicalistes
JE N’AI RIEN DIT
Je n’étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus
Chercher les juifs
JE N’AI RIEN DIT
Je n’étais pas juif
Quand ils sont venus
Chercher les catholiques
JE N’AI RIEN DIT
Je n’étais pas catholique
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.
Merde, le journaliste de l'Huma, à oublier l'essentiel, on déforme l'histoire. J'ose croire que c'est une erreur de jeunesse et pas de la politique politicienne pour faire croire que tout le monde serait beau et gentil.
Roger Colombier