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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

En juin 1871, après le massacre de la Commune de Paris par les troupes versaillaises d'Adolphe Thiers, Eugène Pottier (1816-18997) écrit les paroles de l'Internationale.

Il s'était rallié avec enthousiasme au mouvement révolutionnaire parisien du 18 mars 1871. Dès le 16 avril, il est élu membre du Conseil de la Commune pour le 2e arrondissement de la capitale. Mais il conjugue son action politique et l'action militaire en combattant sur les barricades.

Juin 1871, Eugène Pottier et l'Internationale

La barricade de la rue Saint-Sébastien

 

Eugène Pottier échappe à la répression de la Semaine sanglante qui fit plus de 20 000 morts dans Paris. Condamné à mort par contumace, il réussit à se réfugier à Londres, puis aux Etats-Unins où il va vivre péniblement "vieux et pauvre", dirat-il de lui-même.

L'amnistie de 1880 lui permet de rentrer en France. toujours pauvre et malade, sa fougue révolutionnaire est intacte. Il le prouve jusqu'à sa mort en 1887 par la parole et sa plume. On lui doit bien sûr l'Internationale, mais aussi des recueils de poèmes. L'une de ses dernières oeuvres est La Commune n'est pas morte, écrite en 1886.

Lors de ses obsèques, le 8 novembre 1887, une importante manifestation ouvrière, drapeau rouge en tête, malgré la présence de la police, accompagne le vieux lutteur jusqu'à sa dernière demeure.

En 1908, un monument est élevé à Eugène Pottier au Père-Lachaise à Paris, où tombèrent, fusillés, tant de Communards.

L'Internationale est alors chantée sous l'air de la Marseillaise.

 

En 1888, la section lilloise du Parti ouvrier français demande à Pierre Degeyter (1848-1932) de composer une musique sur le poème de Pottier. En 1899, l'Internationale est définitivement adoptée par l'ensemble des socialistes français à leur Congrès de la salle Japy à Paris.

 

L'Internationale fut alors déclamée en toutes les langues. La Bretonne, chantée par les Pen sardines, lors de leur lutte victorieuse contre le patronat en 1924 à Douarnenez dans le Finistère. (Coucou aux "Bonnets rouges" (sic) d'aujourd'hui).

 

Les réactionnaires ou les ignorants essaient d'opposer Marseillaise et Internationale. C'est une aberration. Le Chant de l'Armée du Rhin, devenu très vite la Marseillaise, est un chant révolutionnaire pour défendre la "patrie en danger" contre les ennemis de l'intérieur et les armées des monarques étrangers, tous coalisés contre la Révolution française.

Le 14 juillet 1936, le Front populaire associe les deux chants lors de sa manifestation parisienne.

Et sous l'occupation nazie de la France, ce poème de Louis Aragon Celui qui chanta dans les supplices:

Des mots: "sanglants est levé"

Il chantait, lui, sous les balles,

D'une seconde rafale,

Il a fallu l'achever.

Une autre chanson française

A ses lèvres est montée

Finissant la Marseillaise

Pour toute l'humanité.

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