La CGT et le vote à l'élection européenne
Le journal l'Humanité publie un sondage Ifop sur le vote à cette élection selon la proximité syndicale des sondés (échantillon de 3 373 électeurs en date du 25 mai 2014).
La CGT, à laquelle je suis syndiqué depuis 1972 et dans laquelle j'ai assumé des fonctions de direction et électives, avait appelé à voter pour ce scrutin.
Je vais donc vous indiquer ce qui intéresse la CGT dans ce sondage. Pour le reste, reportez-vous à la page 6 du journal en date du mercredi 28 mai.
Répartition des votes selon la proximité avec la CGT:
extrême-gauche 5%
Fg 30%
Ps 19%
Eelv 6%
Udi 4%
UMP 13%
Extrême droite 22%
Abstentionnistes 52%
Commentaires de ma pomme: Le moins qu'on puisse dire est que les syndiqués ou proches de la CGT n'ont pas entendu les appels confédéraux en faveur du vote. Pour autant, avec 30% de votants, le Fg est en première position loin devant Solidaires avec 17%.
Concernant le vote extrême droite, les salariés proches d'aucun syndicat ont le pompon avec 43%, suivis de FO (33%), Solidaires (27%) et la CGT avec 22%. L'extrême droite gagne du terrain partout. A la CGT, il progresse de 6% entre l'élection présidentielle de mai 2012 (16%) et ce 25 mai 2014 (22%).
Avec la FSU et Solidaires, la CGT a lancé depuis janvier une action unitaire pour lutter contre le F haine. Mais ce travail est-il entrepris dans toutes les organisations cégétistes notamment dans les structures de base? La CGT ne doit pas baisser la garde contre l'extrême droite qui profite de toutes les crises du système capitaliste, l'histoire nous le démontre. Mais la CGT, dans ce combat, n'oublie-t-elle pas de s'appuyer sur son Institut d'histoire sociale? Et quels liens ont les syndicats de base avec cet institut?
Permettez-moi de rappeler aussi la parution de cette VO spéciale. Plus que jamais toujours d'actualité.
Pour finir, le communiqué confédéral:
Elections Européennes
La Cgt appelle à un changement radical de politique
Déclaration de la Commission exécutive confédérale
mardi 27 mai 2014
Les résultats des élections européennes en France font apparaitre plusieurs éléments extrêmement inquiétants pour la démocratie et le vivre ensemble au niveau national et européen.
Tout d’abord, il convient de noter, à nouveau, une forte abstention puisque 6 électeurs sur 10 ne se sont pas déplacés. Cela confirme, s’il le fallait, le rejet grandissant de la population pour cette Europe des marchés financiers qui conduit à toujours plus d’austérité pour les salariés, les retraités et les privés d’emploi.
Pour la première fois depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, un parti d’extrême droite, le front national, arrive en tête d’une élection. Pour la CGT, ce vote est une impasse. Ce parti, utilise la misère sociale, la montée des inégalités et la hausse du chômage, pour diffuser par ses idéaux, le racisme, la discrimination et ne propose que le repli sur soi.
Ce vote de l’extrême, dans de nombreux pays européens, caractérise pourtant la défiance envers les politiques européennes d’austérité qui ne répondent en rien aux aspirations des populations pour un véritable projet européen.
Enfin, par son faible résultat, le parti au pouvoir en place est, une nouvelle fois, désavoué dans ses choix gouvernementaux. Au lendemain des élections municipales, d’un remaniement ministériel, celui-ci a décidé de poursuivre, d’accélérer ses réformes, menaçant l’avenir des jeunes, des retraités, des plus pauvres et octroyant toujours plus de cadeaux aux patronats.
Nous sommes devant une crise démocratique grave et profonde qui nécessite de changer totalement les orientations actuelles en matière économique, industrielle et sociale. La CGT, avec la Confédération Européenne des Syndicats, porte un projet européen qui constitue une véritable alternative de sortie de crise et de progrès social.
Ce projet permettrait la création de 11 millions d’emplois en relançant l’économie par un effort important d’investissement de l’ordre de 260 milliards d’euros par an pendant dix ans. Cette somme équivaut à 2 % du PIB européen soit deux fois le budget annuel de l’Union européenne.
Pour la CGT, une autre Europe est possible. La solution pour l’Europe ne réside pas dans les replis nationaux mais passe par un socle social commun avec un haut niveau de protection sociale, un égal accès à des services publics de qualité, une politique industrielle ambitieuse au service de la croissance, de l’emploi et des salaires.
La CGT oppose à la logique de dumping social faisant du travail un coût, une juste répartition des richesses et pose clairement le problème du coût du capital.
La CGT, avec les salariés, les retraités et les privés d’emploi, s’emploiera à créer les conditions du rapport de force et développera les luttes sociales pour les salaires, l’emploi, les conditions de travail, le service public, la politique industrielle, la protection sociale car elles sont autant de motifs d’espoir et porteuses d’une transformation sociale.
Les luttes sont nombreuses, c’est quand les salariés s’y engagent, avec la CGT, qu’ils se donnent les meilleurs moyens de les gagner, comme les salariés de SAM technologie en Aveyron ou ceux des Fralib.
La semaine d’action et de mobilisation du 23 au 27 juin sera l’occasion de se déployer sur les lieux de travail, d’aller à la rencontre des salariés sur leurs préoccupations et de mettre en débat nos propositions, avec une journée forte de manifestation et de grève le 26 juin.
Montreuil, le 27 mai 2014
Note de ma pomme: 2 diagrammes pour montrer qui est qui en France et l'abstention dans l'UE :
Nb: le vote est obligatoire en Belgique et au Luxembourg.