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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Agnès Naton, patronne du journal et secrétaire confédérale, vient d'être déboutée de son action en justice contre le CHSCT de la nVO. Une victoire pour le syndicat CGT du journal et les instances représentatives du personnel, mais un comble (le moins qu'on puisse dire) que la direction confédérale demande à un tribunal de juger sur la légalité d'une action menée par la CGT du journal confédéral.

La seconde bonne nouvelle vient que la direction confédérale, qui semblait vouloir passer en force, est revenue sur son projet de liquidation à terme de la VO. En effet, les discussions au CCN, le gouvernement de la CGT, ont été rudes et l'opposition majoritaire.

Pris sur le site du syndicat CGT de la VO, l'article qu'en a fait les Echos:

Thierry Lepaon a essuyé une forte opposition à son projet de restructuration de la « Nouvelle vie ouvrière » ce mardi, à l’occasion de la réunion de son Comité confédéral national de la CGT, sur fond d’échec de la direction de la centrale en justice contre le syndicat du journal. Il a dû revoir sa copie.

La « NVO » va de difficultés en difficultés depuis le début des années 1990. - DR

L’avenir de la « NVO » (« Nouvelle vie ouvrière ») s’est joué ce mardi. La restructuration du titre décidée par le numéro un du syndicat, Thierry Lepaon a fait l’objet d’une vive opposition à) l’occasion de la réunion du comité confédéral national de la CGT , qui rassemble les numéros un des fédérations et des unions départementales et constitue en quelque sorte son parlement. Le sujet est très sensible dans l’organisation et a cristalliser les graves tensions qui traversent le syndicat depuis maintenant plus de deux ans, lorsque la succession de Bernard Thibault a été lancée. Des tensions que n’a pas apaisé, loin s’en faut, l’arrivée de Thierry Lepaon à sa tête ; une arrivée par défaut, la CGT n’ayant pas voulu du candidat du leader du mouvement de décembre 1995 et ce dernier ne voulant pas de l’autre candidat, soutenu par une bonne partie de l’organisation.

Créé en 1909 par l’anarcho-syndicaliste Pierre Monatte, la « NVO » va de difficultés en difficultés depuis le début des années 1990 et se retrouve avec moins de 25.000 abonnés aujourd’hui. Souci de ne pas ouvrir un dossier sensible ou volonté de couler le journal ? La précédente direction de la CGT, avec au premier rang son trésorier, Michel Doneddu, a laissé se creuser le déficit, renflouant chaque année les caisses - près de 1,5 million d’euros en 2013 - de l’entreprise de presse éponyme alors que la centrale elle-même a une santé financière fragile. Et elle a dans le même temps créé un mensuel à destination de tous les adhérents de la centrale à l’abonnement intégré dans la cotisation syndicale, ce qui n’a fait qu’accroître les difficultés de la « NVO ».

15 postes menacés

Thierry Lepaon a hérité du dossier qu’il gère au bureau confédéral avec le nouveau trésorier, Eric Lafont, sur l’aspect financier - point qui ne fait pas débat - et Agnès Naton, en charge de la direction de la « NVO » depuis 2010 et qu’il a confirmé, sur le contenu du projet qui lui était très contesté. Problème : ce projet, justement, était plein de non-dits. Il promettait un bimédia, mais le format papier serait passé de deux fois par mois à une fois par trimestre ; les moyens du site web étaient limités, avec une articulation floue avec le site de la CGT qui laisse augurer une absorption ; tout cela en supprimant 15 postes sur les 54 actuels...

Du côté du syndicat de la « NVO », on contestait ce projet, notamment du fait de l’âge élevé du lectorat (plus de 50 ans en moyenne) et on présentait un contre-projet complétant le site avec une publication papier mensuelle qui implique que la CGT continue à mettre au pot.

Procès contre le CHSCT

Et deux événements sont venus coup sur coup électriser l’ambiance. Le premier est le procès qu’a engagé Agnès Naton en tant que directrice de la « NVO » contre le comité d’hygiène et de sécurité au travail (CHSCT) de l’entreprise de presse pour obtenir l’annulation de sa demande d’expertise sur les risques psychosociaux provoqués par la menace de restructuration. La décision est tombée lundi soir : la direction de la CGT a perdu contre... le syndicat CGT de l’entreprise de presse. L’adage selon lequel les cordonniers sont les plus mal chaussés se vérifie. C’est une vieille ficelle prisée par les syndicats en général et la CGT en particulier dans les entreprises pour contrer les projets de baisse d’effectifs. Qui n’a cette fois-ci pas été du goût de sa direction, ce qui fait désordre, d’autant que la confédération prétend faire de la qualité de vie au travail un de ses actes revendicatifs principaux.

Le second évènement est la réunion qu’a tenu Thierry Lepaon mardi soir avec des fédérations qui a montré qu’une majorité d’entre elles rejetait le projet confédéral, comme une partie des unions départementales, celles de la région parisienne en tête. Du côté de ses défenseurs on a trouvé essentiellement... les partisans d’Agnès Naton lorsqu’elle était candidate à la succession de Bernard Thibault.

Un avertissement

Après une mâtinée de débats musclés, décision a été prise de renvoyer la recherche d’une solution à la direction élargie de la centrale de 50 membres environ, qui s’est réunie ce mardi en début d’après-midi et est revenue devant les responsables de fédérations et d’unions départementales avec une nouvelle proposition assise sur la publication papier de 8 à 12 numéros de la « NVO », soit peu ou prou le rythme mensuel demandé par ses salariés, en parallèle à une refonte du site internet réduit aujourd’hui au service minimum. Celle-ci a recueilli 74 votes pour, 6 contre et 33 abstentions.

Si la crise n'aura duré qu’une matinée, l’épisode sonne pour Thierry Lepaon comme un avertissement sur la fragilité de sa situation en interne car la contestation n’est pas montée du seul côté des opposants à une stratégie d’ouverture de la centrale mais bel et bien de tous les bords.

 

Note de ma pomme: Il reste maintenant à espérer que débats et conclusions de cet épisode fâcheux apparaissent dans la nVO. Informer ses lecteurs est un gage de la démocratie et de la transparence auxquelles notre confédération doit s'attacher en tout lieu et en toutes circonstances.

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D
Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre... Mais qui est Jupiter ? Dans le cas de la NVO, l'incompétence d'Agnès Naton en matière professionnelle se double d'un contresens syndical. La CGT gagne tous les jours aux prud'hommes contre des employeurs qui espèrent faire taire les CHSCT et les organisations "gênantes". Mme Naton et son adjoint Stéphane Puifourcat sont-ils trop éloignés des réalités de l'entreprise, de presse ou autre, pour comprendre qu'ils n'avaient aucune chance de gagner contre les salariés de la NVO ? Ils ont en tout cas réussi à blesser la CGT à un endroit particulièrement sensible: la défense des salariés face à des employeurs abusifs. La démission de ces deux "camarades" s'impose, tout comme une position claire de la direction confédérale sur un plan d'action précis et chiffré pour redonner sa place, dans un équilibre écrit et numérique, à la NVO, dans un ensemble repensé entièrement de la presse et de la communication CGT.
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