Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Les enseignements de quelques enquêtes récentes au sujet de l’hydre européenne.

Alors qu’à l’unanimité, les grands medias ne cessent de chanter les louanges d’une Union Européenne et d’un Euro protecteur, alors que les partis de gouvernement du PCF tendance PGE à l’UMP ne cessent d’enfoncer un peu plus notre pays dans la machine mortifère de désintégration européenne – sans oublier le FN et son discours hypocrite au sujet de l’UE lui qui oublie de dire qu’il n’a pas voter contre l’Acte Unique, lui qui dans son programme ne prévoit pas de sortir de l’UE, deux enquêtes d’opinions réalisées en ce début d’année 2014 viennent confirmer le discrédit total de la construction européenne auprès des classes populaires. Sortir de l’UE, sortir de l’Euro, voila une revendication plus forte que jamais dans l’opinion.

55% d’ouvriers sont pour sortir de l’UE, sortir de l’Euro

Commençons par la première enquête (Ipsos pour le Monde France Inter Cevipof Fondation Jean Jaurès de janvier 2014) :
 

70% de nos concitoyens pensent qu’il faut renforcer les pouvoirs de décisions de notre pays même si cela doit limiter les pouvoirs de l’UE, c’est 5% de plus que lors de la précédente enquête. Et chez les ouvriers cette proportion monte à 78% !
 

33% de nos concitoyens pensent qu’il faut sortir de l’euro, là encore c’est 5% de plus que lors de la précédente enquête. Chez les ouvriers cette proportion s’élève à 55%.

Seconde enquête (BVA pour Le parisien Aujourd’hui en France l’IRIS, mars 2014) :
 

40% des personnes interrogées éprouvent de la crainte à l’égard de l’UE alors que 31% seulement pensent que c’est une source d’espoir.
 

Si l’on regarde dans le détail seulement 23% des moins de 34 ans placent leur espoir dans l’UE. Seulement 9% des ouvriers ont encore espoirs en l’UE. Alors que 46% des cadres supérieurs ont espoirs en l’UE. De manière générale, en onze ans, la moitié de ceux qui pensaient que L’UE représentait un espoir de progrès ont changé d’avis. Les arguments de ceux qui comme le PRCF démontrent depuis 10 ans que l’UE n’est pas réformables se trouvent il est vrai totalement confirmé par la réalité.

 

Selon un sondage OpinionWay pour le Figaro réalisé en février 2014, 56% des personnes interrogées éprouvent déception, crainte ou rejet à l’égard de l’UE. Si l’on ajoute les indifférents le pourcentage monte à 68%. 56% c’est à 1% près le score du non au référendum du 29 mai 2005.

La défiance et le rejet envers l’UE ne cessent de monter en France

Trois sondages, trois, résultats identiques, la défiance et le rejet envers l’UE ne cessent de monter en France, qui plus est, le fort clivage des résultats entre des eurolâtres se trouvant massivement parmi les CSP+, c’est-à-dire les dirigeants, et les euro-sceptiques se trouvant massivement parmi les CSP-  c’est à dire les couches populaires, doit interroger sur le bien fondé de l’UE comme construction « soi-disant » démocratique. L’UE est une construction de classe. Un levier du néolibéralisme, une arme d’exploitation massive des travailleurs construite par et pour l’oligarchie capitaliste. Dans ces conditions, il est parfaitement logique que sur la base de leur expérience -désindustrialisation, chômage de masse, précarisation, mise en concurrence des travailleurs, liquidation de leurs protection sociale et de leur service public…. – ce soit les classes populaires qui les plus durement frappées par le fouet de l’Euro, les plus durement blessées par les fers de Bruxelles rejettent le plus l’Union Européenne.

 

La prise de conscience du caractère profondément réactionnaire de l’UE

Comment être surpris par ces sondages ? Il ne font que montrer que le Peuple de France, se dégageant de la propagande massivement eurolâtre est pleinement conscient du caractère fondamentalement réactionnaire qu’est l’UE. (Rappelons nous du 29 mai 2005 !). C’est d’ailleurs en ces termes qu’a été condamnée l’UE par des dizaines d’organisation de jeunesse, dont et c’est une nouveauté réjouissante, les jeunes communistes de France.
 

De fait, le citoyen français n’est ni aveugle ni sourd, il ne peut qu’entendre les discours émanant tant de la commission européenne que des divers gouvernements nationaux (qui constatons-le ne sont que les deux bras d’une même politique de casse sociale mise au service d’une même idéologie réactionnaire, les deux bras de l’oligarchie capitaliste). Ces discours enjoignent de détruire le contrat social français fondé sur le compromis progressiste du CNR imposé à la Libération par les forces populaires de progrès (dont la principale et très majoritaire était un parti communiste puissant) à un patronat qui avait massivement collaboré. Le citoyen français ne peut que constater les conséquences sur le terrain lorsque ces politiques neolibérales de casse sociale sont mises en œuvre : baisse des salaires, casse de la protection sociale, hausse frénétique du chômage et des emplois précaires, augmentation des impôts et taxes pesant sur le travail quand le capital et la rente sont  de plus en plus protégés, concurrence et dumping social tant à l’interne en UE que plus généralement dans le contexte d’un capitalisme re-mondialisé.

Extraits pris sur le blog de Diablo

 

Note de ma pomme: Sur l'Humanité de vendredi, il apparaît qu'il y a de la friture entre le Pc de Pierre Laurent et le Pg de Jean-Luc Mélenchon au sujet des têtes de liste pour les élections européennes du 25 mai prochain. Comme pour les municipales alors? Franchement, au sortir de la défaite électorale des municipales (voir le boc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Huma du même jour), avec la nomination du très droitier Valls comme premier ministre et l'appétit grandissant de l'extrême-droite et du patronat, c'est-y le moment de se pouiller? Et croyez-vous, vous les 2 beaux messieurs d'en haut, que le peuple de France s'intéresse à de la politique politicienne, lui qui avait voté NON à l'Europe au référendum de 2005*?

* Par 54,68% des suffrages exprimés, le 29 mai 2005, les Français refusaient la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe. Projet soutenu par la droite, le PS et les Verts. Mais l'Europe dite "démocratique" n'en a eu que faire. Toujours avec le soutien de la droite, du PS et des Verts, ce traité, que les urnes avaient rejeté, était établi dans les faits. C'est cet outil au service du capitalisme que les peuples subissent actuellement. Et aucun moyen de le réformer, à moins de le détruire. Surtout pas de le cautionner d'une manière ou d'une autre.

Commenter cet article

S
dynamiter l'europe, d'abord en sortir, mais est ce la solution de ne pas voter aux européennes puisque cela ne sera pas suffisant, et prendre l'habitude de ne pas voter reste une manoeuvre très dangereuse car cela appelle la passivité et franchement on a besoin de la participation de chacun pour enfin changer
Répondre
L
Remarque pertinente quant à la passivité qui ne change rien, bien au contraire. Mais une formidable abstention en lui donnant un sens vraiment politique (et non plus passif) n'est-elle pas une opportunité révolutionnaire? Ou alors déposer un bulletin NON A L'UE en ce sens dans l'urne? Pour l'instant, je n'ai pas encore tranché et le débat reste ouvert...