A la Chandeleur, faites sauter les crêpes !
La Chandeleur a une origine païenne. Les Romains fêtaient Lupercus, dieu de la fécondité et des troupeaux. Les Celtes, la déesse Brigit, maîtresse de la purification et de la fertilité. Dans les Pyrénées où l'ours abondait, on ripaillait au sortir de son hibernation. Et puisqu'on sortait des ténèbres de l'hiver, on allumait torches et flambeaux, en baffrant des crêpes rondes comme le soleil.
L'Eglise de Rome voulut éradiquer tout cela et imposait ses dogmes. Le Pape Gélase 1er, au 5e siècle, instaura la Sainte-Brigitte, pile poil le 2 février, jour de la la déesse Brigit. C'était malin mais pas assez pour faire cesser les fêtes hérétiques. Alors Rome institua la Présentation de l’enfant Jésus au Temple de Jérusalem et la Purification de la Vierge 40 jours après la naissance du Christ, On faisait une procession avec des chandelles allumées, en latin festa candelarum, d'où chandeleur en langue d'oïl, candelusa en occitan.
Dans mon Languedoc natal, surtout dans ma famille, je n'ai pas souvenir que l'église avait une part importante à la candelusa. Pour autant, on faisait sauter les crêpes le plus haut possible, un sou dans une main. Peut-être pour gagner un jour le ciel.
En ce pays de vigne, le dicton disait aussi à cette date: "Si le ciel n'est ni clair ni beau, plus de vin que d'eau dans le tonneau" (Si lo cèl n'es pas clar ni bèl, mai de vin que d'aigo dins lo vaissèl).
Ensuite, c'était le temps du carnaval et l'église était encore plus loin de l'esprit des gens.
Allez entrez dans la farandole: Carnaval es arribat (Carnaval est arrivé). Et que Dieu nous pardonne...